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Pour une linguistique du code source

9 mars 2011, 10:40, par Christophe

Petite parenthèse : ce n’est pas simple commenter sans avoir ton commentaire.

D’accord pour ce qui est de l’aspect dialectique de cette question.

D’accord aussi sur l’importance de la théorie saussurienne. Un peu moins en revanche sur son application dans ton travail. Oui, Saussure est très certainement, AMHA, le premier à avoir analyser la langue comme système de signes. Il a ouvert la voie à la linguistique du discours qui, avec Benveniste, est très certainement la linguistique contemporaine la plus « efficace », pour faire court.

Par contr e, appliquer à la musique elle-même, ce travail sur la langue ou le discours, entrepris par/depuis Saussure, est à mon avis une erreur. Saussure s’intéressait à la langue et, comme il l’écrivait, la « parole ». Le système que Benveniste qualifiera plus tard de grand interprétant. La musique est n’est une langue au sens strictement linguistique du terme, c’est un code avec un nombre d’unités plus ou moins stables ou fixés. Leurs combinaisons ou articulations ne permettent pas de parler de manière directe, comme dans le cas de la langue mise en pratique par le discours, des choses de la vie : on ne dit « bonjour » avec des unités musicales !

La musique pour faire sens, comme une langue, a besoin de la langue, d’une interprétation linguistique. Et là, le travail linguistique peut se justifier. Il s’agit d’un acte linguistique « second » j’allais dire, commentaires, etc.

La raison principale, je pense, qui tient à l’écart de l’analyse linguistique le code source, c’est qu’il s’agit d’un mélange entre deux ordres de signes, deux « systèmes » différents, voir trois si l’on tient compte du langage de programmation, le code informatique lui-même. Auquel cas, même s’il peut s’agir, comme pour LaTeX par exemple, d’un langage de programmation « littéraire » parce que compréhensible par l’humain, ça n’en reste pas moins un langage « fermé sur lui-même » au sens où le sens précisément est fini. Comment dire en LaTeX que le ciel est beau ? La possibilité de faire du « beau » (mille excuses pour ce raccourci), viendra de l’agencement des unités, un agencement particulier... mais non de ce qu’il signifie, contrairement à une œuvre linguistique. Ce qui est question c’est davantage son « efficacité », sa performativité en quelque sorte : « il dit ce qu’il fait ». La manière dont il s’organise peut être belle mais c’est forcément en raison de ce caractère performatif.

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