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Du son en boîte

23 janvier 2012, 23:17, par Papageno

Il y a quelque temps j’ai lu une interview du pianiste et compositeur Frédéric Rzewski où il faisait justement remarquer que le XXè siècle restera peut-être dans l’histoire de la musique comme celuil où on avait la manie fétichiste et ô combien curieuse de vouloir figer la musique dans de petits bouts de plastique, l’enfermer, la conserver, la momifier et bien sûr la reproduire en masse. Est-ce que cette manie pourrait disparaître un jour ? Peut-être.

Vous ne m’en voudrez pas j’espère de pointer quelques menus contradictions dans votre article long et provocateur mais plein de réflexions sensées et profondes. En effet, vous chantez les louanges de Youtube ou d’IMSLP après avoir durement critiqué la radio et l’industrie du disque : mais ces médias ne font-ils pas en fin de compte la même chose, c’est à dire rendre la musique accessible au plus grand nombre ? En quoi un disque du quintette de Schubert serait asservissant alors qu’une vidéo sur internet du même quintette serait libératrice ?

Autre remarque, j’ai déjà écouté des enregistrements avec mes professeurs avec une écoute active, critique, non pour imiter mais pour prendre connaissance des options prises par tel ou tel interprète. C’est le conformisme et l’imitation qui sont désolants, mais ceux-là existaient bien avant l’industrie du disque. Et ils continuent à exister à l’époque d’internet. Ainsi j’ai vu une pianiste chinoise de 10 ans « travailler » une étude de Chopin avec sa mère. Il y avait un portable sur le piano avec une vidéo de Chsaiplusqui qui avais gagné le concours BiduleChouette à Berlin ou Shangaï l’année d’avant. La leçon consistait écouter 10 secondes de vidéo puis imiter scrupuleusement, et recommencer plusieurs fois avant de passer à la section suivante. Avec ce type de méthode, ce n’est pas la musique qu’on reproduit en masse, ce sont les musiciens. On prépare de véritable robots pour les salles de concerts (voir mon post « Terminator » dans le Journal de Papageno)

Une chose est sûre en tout cas : ça n’est pas comme ça que Chopin travaillait !! Il commençait souvent par jouer une pièce de Bach, et puis il improvisait...

Dernier point pour en revenir à la pédagogie : utiliser un enregistreur numérique ou un caméscope pour s’enregistrer soi-même est très utile et très formateur. C’est assez désagréable au début car les défauts sont tellement apparents sur l’enregistrement, mais cela permet de prendre du recul. La vidéo peut apporter un plus car elle montre la connexion entre les mouvements du corps et le son : un violoniste de 7 ans qui voit partir son archet partir de travers en même temps que le son grince fait tout de suite le lien entre les deux. Du reste ça n’est qu’une variante un peu élaborée du miroir que beaucoup de professeurs conseillent à leurs élèves pour travailler.

Voir en ligne : Papageno

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