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Fidèles ou Libres ?

9 août 2008, 17:01, par Valentin Villenave

Bonjour Philippe, merci pour cette visite...

Bien que ce commentaire n’appelle pas vraiment de réponse, je vais d’abord traduire la citation de Brendel : « Pour autant que je m’inscrive dans une tradition, ce serait alors une tradition dans laquelle c’est l’œuvre qui dicte à l’exécutant ce qu’il doit faire, et non l’exécutant qui décrète comment la pièce devrait être ou comment le compositeur aurait dû l’écrire. »

« Fidélité », mmh... Tout dépend de quelle fidélité l’on parle. Fidélité de l’éditeur au manuscrit, oui, cent fois oui. Les éditeurs français, en particulier, sont notoires de par leur inculture, leur incompétence et leur grossièreté, raison pour laquelle je serai ravi de pouvoir contribuer à l’avènement d’un patrimoine musical à la fois libre d’accès et gravé avec élégance.

Reste la (toute spéculative) « fidélité » de l’interprète... Pour ma part, et je crois que c’est assez flagrant à la vue de ce site, j’aurais plutôt tendance à fuir toute sacralisation des auteurs ou de leurs écrits. En tant que musicien, qu’enseignant ou que personne qui écrit de la musique, je préfère voir une pièce allègrement massacrée par des gamins ou des « amateurs » partout en France, plutôt que jouée avec grand talent auprès d’un public de distingués mélomanes qui ont payé leur entrée.

C’est encore plus valable dans le cas de la musique savante d’aujourd’hui (dite contemporaine), qui s’est elle-même vouée à une extinction certaine à plus ou moins court terme, avec la complicité inepte (quoiqu’involontaire) des éditeurs. Cette soi-disant fidélité n’est devenue qu’un avatar de la propriété intellectuelle, et à ce titre je suis de ceux qui appellent à la jeter à bas. (Ainsi la musique que j’écris peut-elle être jouée, copiée et même modifiée librement.)

Les compositeurs, et la musique savante au sens large, de toutes les époques, ont (grand) besoin de vivre et de rester accessibles ; si cela doit passer par des « trahisons », relectures ou bidouillages au goût du jour, il me semble que c’est plutôt un bon signe. Avant d’être des interprètes, des auteurs ou des amateurs de musique, nous sommes des citoyens ; il importe de nous réapproprier tous les patrimoines artistique, quels que soient leur époque ou leur origine.

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