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Clavinova, mon ami

5 septembre 2009, 18:34, par Valentin Villenave

Votre enthousiasme fait plaisir à lire, même si je ne le partage pas de la même façon que vous.

Je ne dénie aucunement aux claviers (quels qu’ils soient) un possible attrait de type « jeu électronique », avec des boutons qu’on peut manipuler et des options qu’on peut trafiquer. Vous employez le terme « ludique » et c’est à peu près le seul mot sur lequel je peux m’accorder avec vous ; il y a, c’est certain, des possibilités de s’amuser, et même de manière créative.

Au demeurant, j’attire votre attention sur l’inventivité de beaucoup d’enfants, qui peut leur permettre d’être créatifs même sans attirail technologique (a minima, du papier et des crayons peuvent suffire).

Là où je dois cesser de vous rejoindre, c’est dans le choix des termes suivants : « instruments », « orchestre », « composition ». Il me paraît erroné (voire préjudiciable d’un point de vue artistique) de confondre allègrement la musique « en boîte » et la pratique musicale « vivante ».

Je ne nie absolument pas que la musique synthétique puisse constituer une forme de création parfaitement valable et digne d’intérêt (voir à ce titre mon long article sur la musique algorithmique) ; je dois juste, en tant que musicien et professeur de piano, m’insurger de toutes mes forces contre le raisonnement facile (et largement rabâché par les marchands en tous genres) qui consiste à présenter les Clavinovas de tous poils comme des « équivalents », voire — pire — des « progrès » par rapport aux instruments acoustiques.

Enfin, pour la deuxième fois dans les commentaires de cet article, je dois avouer ma perplexité la plus totale quant à la manière dont des parents semblent envisager la pratique musicale de leurs enfants. Un commentaire plus haut employait le terme « embêter » ; pour votre part vous semblez concevoir une certaine fierté du fait que votre enfant mente délibérément (et peut-être contre son propre intérêt) à son professeur. Qu’un professeur mérite (cela arrive) ou non d’être ainsi méprisé, ça n’est de toute façon pas rassurant quant à la relation pédagogique élève/professeur, et à la qualité à long terme de l’apprentissage artistique.

J’indiquais plus haut que je voyais en le Clavinova un « symptôme » ; il m’est donc difficile en vous lisant de ne pas me sentir confirmé dans cette hypothèse.

Tous mes encouragements, quoiqu’il en soit, pour l’avenir musical de votre fille.

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