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Clavinova, mon ami

28 août 2013, 17:24

Bonjour.

La lecture de ces nombreux échanges m’a fortement intéressé et l’on sent véritablement un grand énervement des possesseurs de piano numérique contre M. VILLENAVE.

L’analyse que je ferais de ces joutes verbales est la suivante : comme souvent, on peut scinder la forme et le fond.

La forme fait grincer des dents. En effet, le petit ton péremptoire employé dans le texte initial est dérangeant. Heureusement contre-balancé par une légère dose d’humour... Mais cet humour tirant sur le cynisme, la chronique n’en paraît que plus acerbe et son auteur d’une grande suffisance.

Sur le fond, finalement, Monsieur VILLENAVE ne fait que reprendre ce que de nombreux pianistes pensent, sans en rajouter. Oui, un piano est un instrument de musique. Non, un piano numérique n’en n’est pas un. Beaucoup essaient de convaincre Monsieur VILLENAVE du contraire. D’abord, ce serait comme de convaincre le pape que Dieu n’existe pas. Ensuite, Monsieur VILLENAVE a indubitablement raison : la définition donnée dans les écoles primaires d’un piano est celle d’un instrument à cordes frappées. Pas de cordes, pas de marteaux dans un numérique, CQFD. Un piano numérique n’est pas un piano, c’est tout.

Pourtant, c’est aussi bien plus qu’un piano : on peut en jouer la nuit ; on peut en régler le niveau ; ça ne se désaccorde jamais ; on peut en changer la nature du son. C’est un super synthétiseur singeant du mieux possible le piano, mais sans en être un.

Les exemples donnés par analogie dans les commentaires précédents ne m’ont pas convaincu. De mon côté, je pense que les batteurs doivent avoir le même type de débat sur leurs instruments acoustiques et électroniques. Une peau tendue, ça sonne, ça résonne, ça vit. Un pad électronique, niet ! Une peau, ça se tend, ça se rode, ça se change ; un pad, ça finit (comme le do3) à la déchetterie...

Pour ma part, je ne suis qu’un très mauvais joueur de Clavinova qui, de temps en temps, tapote sur des pianos. Plus exactement, j’ai appris sur le U1 que mes parents avaient acheté pour « décorer leur salon » (!). J’étais enfant et je ne connaissais pas ma chance d’avoir un instrument de cette qualité sur lequel je ne progressais que très laborieusement, faute d’assiduité. Puis, au lycée, j’ai bifurqué vers les musiques modernes, le jeu en groupe et... le synthétiseur dans les années 90. S’en est suivi un total abandon de la musique pendant les études supérieures, puis une envie de m’y remettre il y a 7 ans. Comme beaucoup de gens ici, c’est le budget moindre et la facilité (transport, utilisation en appartement) qui m’ont guidé vers le piano numérique. Sans contrainte, j’aurais certainement acheté un joli quart de queue laqué...

Je suis absolument ravi de mon instrument. Je m’y suis remis avec beaucoup plus de plaisir que lorsque je faisais mes gammes sur mon U1. Les sonorités (au casque) sont riches et travaillées, à défaut d’être totalement naturelles. Et pourtant, même avec mon niveau sous-Claydermanien, je n’ai véritablement d’émotion (je ne dis pas que j’en donne à mes auditeurs, ce serait bien prétentieux... mais que j’en prends moi-même !) que quand je joue sur un piano à queue (ce qui est peu fréquent... et renforce l’intensité de l’émotion !).

Là où je ne suis plus du tout d’accord avec M. VILLENAVE, c’est dans sa faculté à pêcher par omission : jamais ne sont évoqués les pianos casseroles, neufs ou d’occasion, impossible à accorder. Et il y en a des palanquées !!! Poignet souple, doigts ronds : même avec une technique d’enfer, ces pianos sont une plaie pour les oreilles et, donc, pour la motivation des jeunes pianistes.

Et puis, si les pianos numériques n’existaient pas, n’y aurait-il pas pléthore de professeurs de piano au chômage ? Même les plus intransigeants ?

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