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Clavinova, mon ami

mardi 23 octobre 2007, par Valentin.

De quoi s’agit-il ?

Tous les maux, mêmes les pires douleurs, ont un point commun : ça va mieux quand on en parle.

 Petite séquence introductive

Chaque année, je vois défiler de nouveaux élèves, de nouveaux parents, qui ont eu la brillante idée de « commencer le piano ».

Certes.

Ils sont là, devant moi, tout sourires, quasi émerveillés de découvrir enfin en chair et en os un Authentique Prof de Piano (et quel prof !).

Jusqu’à ce que je pose La question.

« Hmmm.

...et... vous avez un piano, je présume... »

Alors là, comme le dit une excellente blague que je vous raconterai peut-être un jour en juin, deux choses peuvent se présenter.

Mais passons directement à la deuxième (la plus courante).

Les yeux ronds, la désillusion ; qui pourra dire le poids du désarroi brutal et âpre qui s’abat soudain sur eux. (Quand ils ne me demandent pas –je l’entends fréquemment : « Ah... Parce qu’il faut avoir un piano ? »)

 Dure réalité

Si dure qu’elle soit, je suis pourtant bien obligé d’asséner la vérité à ces parents, à ces élèves. Je le fais avec ménagement, avec compassion, mais rien ne saurait atténuer la tragique révélation.

Oui.

Il FAUT un piano.

Désolé.

Le piano, au demeurant, est l’un des instruments les moins démocratiques, et pourtant le plus joué – ce qui en dit long sur l’optique dans laquelle l’on pratique la musique dans notre beau pays. Ou sur les qualités intrinsèques de cet instrument, c’est possible aussi.

À condition, naturellement, que nous parlions du même instrument.

Car une solution existe, dit-on.

Bien moins cher que le piano, dit-on.

Moins cher, moins encombrant, moins bruyant, moins tout.

Dit-on.

Mais attention, attention – promis, juré, craché – AUSSI BIEN que le piano. Natürlich.

 Clavinova, unique objet de mon ressentiment

Écoutez donc. Ça a le même son. Regardez donc. Ça a les mêmes pédales. Comptez donc. Ça a le même nombre de touches.

Le CLA-VI-NO-VA !

Merveille du génie japonais. Bon, on ne s’attardera pas trop sur le thème « le Clavinova démocratise la pratique du piano », ça fait long feu hein. Pardon ? Vous voulez quand même qu’on s’y attarde ?

Le Clavinova, argues-tu ami lecteur, est moins cher.

Certes. Tu pourras aisément, du reste, t’en rendre compte dans ton magasin de musique habituel.

Mais as-tu essayé, seulement essayé, de trouver un Clavinova d’occasion, histoire d’économiser encore un peu de ta chandelle ?

Oui ? En as-tu trouvé un ?

Oui ? En as-tu acheté un ?

Oui ?

AAAh, me voilà bien attrapé, flûte. Maintenant réponds sans mentir à la question suivante : ce Clavinova que tu t’es procuré d’occasion, qu’une bonne âme a consenti à remettre à l’eau après s’être échinée (en vain) dessus pendant quelques années, pour le troquer contre un magnifique guéridon (sans toutefois l’abandonner à la casse parce que quand même, si l’on peut se faire un peu de sous sur eBay en plus, faut pas cracher dessus), ce Clavinova, dis-je, a-t-il toutes ses touches ?

Oui ? AAAh, flûte derechef. Maintenant, en es-tu sûr ?

Peux-tu, histoire de rire un peu, essayer d’aller appuyer sur le do3 juste pour voir, la touche juste au milieu, là ?

Quoi ? La touche ne s’enfonce pas ?

Mmm, flûte alors. dommage pour toi.

Enfin, heureusement tu sais déjà ce qu’il te reste à faire.

 Attrape-... mouches (et je suis gentil)

Maintenant, tu as donc ton Clavinova toubotouneuf. Que tu as payé plus cher qu’un honorable piano d’occasion avec de vraies touches et de vraies cordes, mais c’est là un autre problème (qu’on ne vienne plus jamais m’avancer l’argument du prix).

Tu apprends à jouer au piano. Très bien. Tu places tes doigts sur les touches, et tu appuies. À la bonne heure.

Pardon ? Tu n’apprends pas à jouer au piano ? mais à jouer du piano ? Maimaimaimais qu’en voilà une idée qu’elle est bonne ! Et, dis-moi ami lecteur, qu’apprends-tu donc à jouer céans ?

La Sonate au Clair de Lune1... Très bien ; bravo ! (au passage, tu penseras à me passer un coup de fil lorsque tu dépasseras les quatre premières mesures – mais c’est là un autre problème).

Bon. Tu vois donc que la main gauche a de longues notes tenues (oui ça s’appelle des rondes, bravo).

Mais ces octaves, tu pourrais par exemple leur donner une impulsion du poignet, histoire de les faire sonner de façon plus pleine et plus profonde. Comment ? Tu n’entends pas la différence ? Alors explique-moi pourquoi, toi qui as un toubotouneuf Clavinova que c’est aussi bien qu’un piano, tu entends la différence quand on est en cours, et que tu ne peux la reproduire chez toi – mais là n’est pas la question. Si ça se trouve, après tout et c’est ton droit, tu n’es qu’un boulet sans oreille et sans sensibilité musicale, et ce genre de subtilités te passent au-dessus de la tête.

Faisons donc comme si tu l’entendais, la différence. Tu te mets donc en devoir de faire sonner tes graves dans la pédale, puis de laisser la main gauche en suspens pendant que ta main droite égrène ces si bouleversants arpèges qu’on dirait presque la musique de la Leçon de Piano... Et ? Et quoi ? Et rien. Nous n’en sommes qu’au troisième temps de la mesure, et déjà l’on n’entend plus ta note grave. Flûtalors.

Tu auras sûrement, Sigmund appelle ça le déni, des tas d’explications et de solutions à me proposer.

  • Il suffit de taper plus fort avec la main gauche, et de la tenir solidement enfoncée.
  • Il suffit de jouer plus vite la main droite, pour que la note grave n’ait pas le temps de s’éteindre.
  • Il suffit de monter le son du Clavinova (ma préférée).

La vérité, et tu l’as déjà compris malgré tes pathétiques mais touchantes dénégations, est que tu t’es fait avoir jusqu’au trognon.

Ami lecteur.

Eh oui.

Je te l’avais dit pourtant.

Il FAUT un piano.


Valentin


N.B.Depuis sa publication, cet article a recueilli de nombreuses réactions (ci-dessous), qui m’ont conduit à développer (longuement) mon propos dans un nouvel essai intitulé

Piano : la chute d’un empire.


Je ne peux qu’espérer qu’il suscitera un débat tout aussi riche, et peut-être plus approfondi !
V. V.


[1Fonctionne aussi avec la lettre à Élise

Messages

  • Rendez-vous au Connétable le 20 novembre prochain pour une démonstration de force de cette théorie ! http://myspace.com/jeremiepetit

    • bonjour, Quand je vois ce genre de conneries je me dit que l’auteur doit etre sacrement abruti. Mais effectivement tout le monde habite au RDC sans ascenseur pour porter un piano de 200 kg . Que tout ceux qui habite avec celui qui apprend le piano sont sourd. Il a donc tout loisir de recommencer ces exercices sans embeter personne. que tout le monde peut faire accorder son piano tous les 5 minutes. et de toute facon un vrai piano coute plus cher qu’un clavinova. Mais pourquoi depenser des sous dans un vrai piano si c’est pour arreter dans 2 ans. Mais j’oubliais je suis un naze et l’auteur est un dieu.

    • Bonjour et merci pour votre contribution assez peu polie. Quelques remarques :

      J’en conclus que chez vous il n’y a ni frigidaire, ni machine à laver (comme dit la chanson), ni aucun mobilier d’aucune sorte (parce que quand on n’habite pas au RDC sans ascenseur, il faudrait être « sacrément abruti »).

      Ah, le critère du prix. J’ouvre le premier lien sur Google et je trouve des Clavinova de 1320 (pour les moins chers) à 3600 €. Libre à vous de trouver cela avantageux ; en ce qui me concerne c’est le double ou le quadruple du prix de mon piano (avec des cordes dedans).

      Parce que ce que vous ne mentionnez pas, c’est que les « pianos numériques » ayant une durée de vie bien inférieure aux vrais instruments, on n’en trouve que rarement d’occasion (et même alors, ils sont bien plus chers qu’un piano d’occasion).

      Enfin, dans un environnement familial où la pratique de la musique (ou des disciplines artistiques au sens large) ne se conçoit que comme un « embêtement » de l’entourage, je ne sais pas si changer d’instrument est la vraie solution pour s’épanouir. (En fait, j’en doute assez sérieusement au vu de votre pronostic de « deux ans », ainsi que du peu de valeur que vous semblez accorder à l’expérience d’un professeur de piano.)

    • Vous êtes juste un peu barbant Monsieur, et rien que de vous lire, vous ne me donnez pas du tout envie de vous avoir comme professeur.

    • Voyez comme ça tombe bien : je ne le suis justement pas !

    • C’est tout simplement magnifique :’-) Qu’elle répartis.Je pense que tu me reconnaîtras si je te dis mon nom : Je suis Arthur tubiste avec Claude.A la base j’étais venu pour la danse Kalà mais ton sujet m’a pris.Pourtant ce n’est pas ça que j’ai préféré:Ce sont les commentaires qui comme tu me l’avais prévenu sont à se pissé dessus ;p.Voilà à la prochaine je l’espère pour répéter cette piece ensemble :)

    • Voyons, Arthur... Un grand garçon comme toi devrait savoir contrôler sa vessie, non ? :-)

      [Ouiii, je sors.]]]

    • Mais....... :) J’espère qu’ils ont eu honte des conne**** qu’ils ont dis après ton sujet.Mais la répartis est tellement bien je me serais caché à leur place.:p Bravo d’avoir une telle patience et à une prochaine fois au concervatiore :)

  • Certes un clavinova ne peut pas etre joué comme notre noble instrument,

    Certes les émotions en sont plus creuses..

    Certes les résonances sont limitées voir absentes...

    Le produit électronique, aussi réussi soit il, ne rendra jamais l’âme de notre instrument de bois et de corde...personne n’en doute...

    J’ai eu la chance de joué des Steinways, des Pleyels et d’autres encores...somptueux !

    Je suis étudiant ( et la situation financière qui va avec), habite un appartement qui me permet d’entendre parfois la conversation de mes proches voisins. Pour trouver un poste professionnel définitif, je vais devoir déménager régulièrement dans les prochaines années... en France, en Europe, outre Athlantique, que sais je ?...

    Acheter un Piano ? financièrement impossible... S’attacher à un instrument et le céder d’ici peu ?... difficile à concevoir... Jouer en rentrant du travail aux alentours de 21H00 ?(aux heures ou la TV nous offre ses plus beaux programmes culturels !). Je suis certain que mes voisins, aussi mélomanes soient ils le dimanche après midi pour Johny Haliday, adoreraient... Ne plus jouer ?... Impensable

    Alors oui, la Pathétique à beaucoup moins d’allure, les Nocturnes sonnent un peu plats... MAIS ILS SONNENT, ... ... et ce grâce à un peu d’électronique...

    • Hum.

      Pour revenir au sujet de ce billet (qui rencontre décidément un succès aussi tardif que soudain), mon propos était avant tout de décrire — une fois de plus — les inépuisables et ineffables joies du professeur de piano lambda (moi ou qui que ce soit d’autre) face aux jeunes élèves dont les parents trouvent très bien qu’ils « fassent du piano », mais ne jugent pas nécessaire d’assumer ce choix autrement que comme une activité lointaine, récréative et vaguement culturelle.

      Vous qui avez (je vous envie) eu la « chance » (je reprends vos mots) de fréquenter des pianos dignes de ce nom, vous êtes à même de mesurer (et de décrire, ce que vous faites fort bien) le décalage et la perte que représente tout clavier sans cordes derrière.

      Il en va tout autrement pour un élève dont c’est le premier contact avec « le » piano, mais également avec la musique écrite, les cultures du passé et ainsi de suite : faire de cette première expérience quelque chose d’anodin et (à l’aune de ce qu’est la musique) frustrant, c’est prendre la responsabilité de la dévalorisation qui ne peut manquer d’en découler.

      Plus qu’un mal en soi, le Clavinova est un symptôme : symptôme (dans les cas les plus rares) de décalages sociaux, symptôme (le plus souvent) d’une pratique culturelle que l’on ne veut pas se donner les moyens de faire vivre.

    • en considérant un tel angle d’approche... +1

  • Pourquoi polémiquer de façon haineuse sur le Clavinova. J’en ai acheté un neuf à ma fille lorsqu’elle a débuté le piano. Non pas pour faire des économies, (7500 € en 2002 ou 2003) mais parce que c’est absolument génial et ludique pour un enfant (à condition d’être secondé par un adulte capable de comprendre la documentation). Cet instrument est un vrai orchestre à lui tout seul (table de mixage 16 pistes et effets spéciaux compris) et si ma gamine aime la musique, c’est certainement parce que son instrument lui a permis de faire plus que du piano (composition de morceaux à plusieurs instruments). Sinon côté piano, ma fille a cloturé sa 3e année de conservatoire cette année avec mention très bien à l’unanimité du jury, bien qu’elle joue quasi exclusivement sur son clavinova. Elle a eu cependant l’intelligence de répondre à son professeur de piano qui lui à demandé lors de la première leçon la première année : « as-tu un piano à la maison ? » « Bien sur ! » et elle s’est empressé de donner une marque et un modèle que je lui avais montré dans un catalogue.

    Dernière remarque : Nous avons eu un problème de clavier (le do3 effectivement), YAMAHA a changé le clavier hors garantie sans rechigner (coût 1600 € en 2006).

    Alors pas de sectarisme et vive la musique !

    • Votre enthousiasme fait plaisir à lire, même si je ne le partage pas de la même façon que vous.

      Je ne dénie aucunement aux claviers (quels qu’ils soient) un possible attrait de type « jeu électronique », avec des boutons qu’on peut manipuler et des options qu’on peut trafiquer. Vous employez le terme « ludique » et c’est à peu près le seul mot sur lequel je peux m’accorder avec vous ; il y a, c’est certain, des possibilités de s’amuser, et même de manière créative.

      Au demeurant, j’attire votre attention sur l’inventivité de beaucoup d’enfants, qui peut leur permettre d’être créatifs même sans attirail technologique (a minima, du papier et des crayons peuvent suffire).

      Là où je dois cesser de vous rejoindre, c’est dans le choix des termes suivants : « instruments », « orchestre », « composition ». Il me paraît erroné (voire préjudiciable d’un point de vue artistique) de confondre allègrement la musique « en boîte » et la pratique musicale « vivante ».

      Je ne nie absolument pas que la musique synthétique puisse constituer une forme de création parfaitement valable et digne d’intérêt (voir à ce titre mon long article sur la musique algorithmique) ; je dois juste, en tant que musicien et professeur de piano, m’insurger de toutes mes forces contre le raisonnement facile (et largement rabâché par les marchands en tous genres) qui consiste à présenter les Clavinovas de tous poils comme des « équivalents », voire — pire — des « progrès » par rapport aux instruments acoustiques.

      Enfin, pour la deuxième fois dans les commentaires de cet article, je dois avouer ma perplexité la plus totale quant à la manière dont des parents semblent envisager la pratique musicale de leurs enfants. Un commentaire plus haut employait le terme « embêter » ; pour votre part vous semblez concevoir une certaine fierté du fait que votre enfant mente délibérément (et peut-être contre son propre intérêt) à son professeur. Qu’un professeur mérite (cela arrive) ou non d’être ainsi méprisé, ça n’est de toute façon pas rassurant quant à la relation pédagogique élève/professeur, et à la qualité à long terme de l’apprentissage artistique.

      J’indiquais plus haut que je voyais en le Clavinova un « symptôme » ; il m’est donc difficile en vous lisant de ne pas me sentir confirmé dans cette hypothèse.

      Tous mes encouragements, quoiqu’il en soit, pour l’avenir musical de votre fille.

  • Eh non mr. le claviniste.. j’ai pas « le » piano.. Mais j’ai quand même un clavier qui me procurait autant plaisir. Certes pas les 88 touches du Clavinova mais seulement 61 d’un Yamaha PSR-3000.. ;-). Mais les mêmes styles d’accompagnements et sons/voices dont l’excelent Grand Piano. Mais si j’avait la place et c’etait moins lourds pour transporté ( tous les WE ) j’aurais surement succombé pour un CVP-409GP !! Le jour que vous lirais ce quelque lignes d’un musicien/amateur j’ai changer mon bon vieux 3000 pour le grand frère l’excelent Tyros III. Mais qui sait quand j’aurais l’age de la retraite... a moi le... :-)

    Amicalement Jacques

    • Vous avez bien raison. Mais je vous ai moi-même battu pour ce qui est de la transportabilité : voici ce que je me suis fait offrir pour mes vingt-cinq ans.

      220px-Suzuki_melodion.jpg

      Ne manquez pas mon prochain article : Mélodica, mon amour ! :-)

  • Je suis moi même pianiste. S’il est certain que le meilleur piano numérique ne peut pas égaler un vrai piano au niveau du son, ça reste un très bon palliatif pour ceux qui ne peuvent pas avoir de vrai piano (càd pour pouvoir jouer au casque !). Et ça reste beaucoup moins cher. Pour 1000€ voire moins on peut avoir un bon piano numérique, neuf ou d’occase. Pour ce prix la, que peut on espérer avoir en vrai piano ? Un piano d’études d’occase minable ? Qui va sonner comme une casserole ? Qui exigera un laborieux accordage sans arrêt ? Qui va perdre tous ses placages ?

    Bref, cet article est une merveille d’arrogance, de prétention et de sectarisme, et je ne souhaite à personne d’avoir son auteur pour professeur !

    • Pour ma part, je serais simplement curieux de savoir ce que vous entendez par « pianiste »...

      (Enfin, pas vraiment, en même temps.)

    • Sans aucun doute vous êtes un pianiste bien plus averti que moi. Néanmoins je sais entendre et comprendre la différence entre un piano numérique et un vrai piano, au niveau du son, de l’expressivité, du toucher. Ca ne m’empêche pas, contrairement à vous, de comprendre l’utilité - et les qualités intrinsèques - du numérique ! Bien sur, il est fondamental que l’élève joue sur un vrai piano, et c’est ce qu’il fait au moins une fois par semaine chez son professeur. Ce qui lui permettra justement de comprendre la différence et les limitations inhérentes au numérique, au niveau du son, de l’expression (ce que tout le monde ne peut pas comprendre sinon).

      Mais peut être pensiez vous au cas des professeurs à domicile ? Ce qui voudrait dire que l’élève ne jouerait jamais sur un vrai piano ? Auquel cas évidemment c’est à proscrire.

    • Passer d’un piano à un autre une fois par semaine (voire davantage dans le cas de concerts, de répétitions ailleurs qu’à la maison, etc.) est déjà suffisamment perturbant, sinon traumatisant, pour la plupart des élèves pianistes.

      Passer d’un instrument à un autre (même en admettant, comme vous le faites, qu’un clavier numérique soit un instrument à part entière et quelles que soient ses « qualités intrinsèques »), c’est un peu comme si vous répétiez avec une clarinette et qu’on vous collait un saxophone entre les mains le jour du cours... Nombre de mes élèves sont dans ce cas, et c’est précisément leur frustration dont j’ai voulu rendre compte ci-dessus.

      Pour quitter le domaine de la musique, la différence entre un clavier synthétique et un piano est très exactement la même que celle qu’il y a entre un jeu vidéo de voitures et la conduite d’une véritable automobile. On peut apprécier le degré de réalisme de la simulation, la taille de l’écran, la fidélité du volant en plastique ou du pédalier, mais à mon sens il serait soit illusoire, soit malhonnête, de prétendre que cela vous prépare effectivement à la situation dans laquelle vous vous trouverez le jour où vous serez sur la route.

  • Bonjour à toutes et tous. En ce qui me concerne, j’aurais certainement bien aimé un prof de piano qui défend de toutes ses forces son noble instrument. Je ne joue pas grand chose au piano, car j’ai eu un prof du type Clavinova, je joue de la guitare pour l’amusement, pour donner un exemple sur mes instrument, il y a Fender, Gibson et autre Martin, je trouve que ca sonne bien mieux que du Chinois, cependant ca porte le même nom, je présume qu’il en est de même pour les pianos. Maintenant, il y a les cas par cas, que veut jouer l’élève ????? si c’est pour un groupe, transporter un piano n’est pas simple, ca c’est une autre question, c’est plutôt claviériste, mais je ne pense pas que c’est le même registre. Oui Monsieur, j’aurais aimé avoir un prof comme vous, au moins vous donnez la garantie de vouloir transmettre votre savoir, ce n’est pas le cas de tout le monde, que demander de plus.....

  • Bonjour,

    Sans vouloir être désagréable, j’ai l’impression que - je découvre à peine ce blog, ne m’en voulez pas si mon jugement vous semble hâtif - des années d’enseignement du piano (au piano ?) vous ont rendu un peu blasé, un poil élitiste, voire - oserais-je ? - aigri. Je me trompe certainement ; vous ne manquerez pas de faire un commentaire acerbe à ce propos en me répondant.

    Je suis pianiste. Dans le sens où je fais du piano.

    Oh, je ne suis pas pianiste professionnel bien sûr, et j’ai même un niveau assez moyen, je suis le premier à l’admettre.

    Mais rien ne m’enchante plus que la vue (et l’écoute) d’un piano, et je peux rarement résister à l’envie de m’asseoir pour presser quelques notes quand j’en vois un.

    Ce qui m’a donné l’envie de faire du piano à l’âge de 7 ans, c’est - tenez-vous bien ! - La Lettre à Élise (ou plutôt Für Elise, entre nous). Bien sûr, j’ai découvert beaucoup d’autres morceaux depuis, comme Fantaisie Impromptu, Clair de Lune, ou The Entertainer (je ne sais pas si ces morceaux ont grâce à vos oreilles, ou bien s’ils font partie de la catégorie ASSEZMARREDUMASSACRE). Mais j’aime aussi Sur le Fil de Yann Tiersen, ou Le Sacrifice de Michael Nyman !...

    J’ai un Clavinova, modèle CLP-920, acheté d’occasion pour environ 250€. Et - croyez-le ou non - toutes les touches fonctionnent. Le son et le toucher sont plus que corrects à mon goût (avez-vous déjà donné une chance aux derniers modèles ?...), et je trouve même que la résonance est meilleure que le vieux piano demi-queue auquel j’ai accès à mon université.

    Je ne peux pas me payer un piano droit pour toutes les raisons précédemment citées (coût, encombrement, accordage, etc.). Je vis à l’étranger, et je déménage presque chaque année. Je passerai sur le fait que je peux utiliser un casque, ou accompagner un violon ou une trompette à l’orgue maintenant.

    Bien sûr, je rêve aussi un jour d’un piano à queue Steinway trônant en plein cœur de mon salon de 70 m2. Comme je rêve également de pouvoir jouer un jour la Sonate au Clair de Lune de Beethoven (...le troisième mouvement).

    Tous ceux qui entreprennent de se mettre au piano n’ont pas vocation à devenir des virtuoses ; oui le piano peut rester un hobby, un loisir !... Et si le piano numérique a pu populariser la pratique piano, je m’en réjouis...

    Et vous devriez aussi ! ;-)

    • Je ne suis pas insensible à ce genre d’arguments ; du reste j’ai déjà tenté d’exposer combien la distinction arbitraire entre « amateurs » et prétendus « professionnels » m’horrifie et m’horripile. Il me semble que ce serait se méprendre que de confondre exigence et élitisme.

      D’ailleurs le « MARREDUMASSACRE » ci-dessus n’est pas de moi ; même si je peux comprendre la collègue qui a écrit cela, je suis le premier à trouver que le Für Elise de Beethoven est un bien joli morceau (à condition de se frotter à la véritable partition, et de ne pas se satisfaire d’une version « simplifiée » à deux francs cinquante, mais c’est là un autre problème — d’ailleurs pas sans similitudes avec celui qui nous occupe ici : d’un côté l’ersatz et la facilité, de l’autre un souci d’exigence artistique et de respect, certes au prix d’une difficulté plus grande — mais je dérive).

      Cependant je vous ferai la même réponse qu’à un précédent commentaire : vous avez, à l’évidence, la chance de pouvoir apprécier le Clavinova en ayant _déjà_ fréquenté de « vrais » pianos, avec lesquels vous le comparez même. Les enfants qui débutent sur un tel instrument (car je veux bien admettre que les claviers électroniques soient des instruments à part entière, simplement ce ne sont pas des pianos) n’ont pas cette chance, et il me semble important de devoir expliquer ce point très tôt aux parents d’élèves.

      Dans le cas des enfants ou des débutants quel que soit leur âge,j’attache énormément d’importance (c’est peut-être le seul point sur lequel je ne sois pas encore blasé ni aigri) au moment que constitue la _découverte_ du piano, voire, de la musique en général. Prendre le risque (pour des raisons pas toujours entièrement honnêtes, voir l’argument du prix que j’ai démonté à plusieurs reprises ci-dessus) d’appauvrir cette découverte, me semble regrettable et, trop souvent, peu favorable à l’avenir musical ou artistique de l’élève en question.

      J’espère ne pas vous avoir répondu de façon trop acerbe :)

  • J’aurais beaucoup à dire (comme tout le monde !) sur le sujet, mais juste une chose pour le moment : entre l’article lui-même qui date de 2007, objectivement assez arrogant et méprisant dans son ton comme dans son contenu, et les dernières réponses de l’auteur (nettement plus contemporaines), on peut constater :

    * que l’échange et la discussion permettent d’affiner et nuancer les jugements, ce qui est une bonne chose pour tout le monde * que depuis 2007, en matière d’instruments électroniques les prix ont encore baissé et la technique s’est encore améliorée, ce qui est aussi une bonne chose pour tout le monde, oups pardon, pour tous ceux qui pour raisons X ou Y ne veulent ou ne peuvent s’offrir un acoustique fût-il d’occase et sonnant comme une casserole

    Allez, une anecdote tout de même : il y a un an, quand j’ai commencé les leçons de piano (avec un acoustique vraiment pas terrible mais qui « sonne riche » comme tout acoustique, fort de toutes ses harmoniques plus ou moins agréables, et son clavier fatigué mais « tellement mécanique que c’est un plaisir d’imaginer les vrais marteaux frapper les vraies cordes »), la prof m’a évidemment demandé si j’avais un piano, et quand j’ai dit « oui, un numérique, mais quand-même avec un clavier lourd et un toucher dynamique », sa seule réponse sur le sujet a été « ha, comme j’aimerais en avoir un pour jouer le soir ! » (sous-entendu : « en plus de mon acoustique » évidemment).

    J’imagine - et rêve - qu’un jour (dans quelques années ?), elle me dira « il serait bien que vous passiez à un bon acoustique ». En attendant elle apprécie ma progression et m’en félicite parfois, et moi j’adore mon CLP370 !

  • Encore un exemple de l’ouverture d’esprit du monde de la musique ... Heureusement que ça commence à bouger doucement ... Nous avons 3 enfants (4, 5 et 6 ans), nous hébergeons pour 1 an mon beau frère, sa femme et ses 2 enfants. Tout ce petit monde cohabite en paix avec 2 guitares, 1 alto et 1 violon en libre service. Le cadeau de noël familial sera : un piano. Mais quel piano ??? Certains soir je m’entends dire : « pas d’alto aujourd’hui ou alors dans la chambre » (oui je travaille dans une classe de 22 nains de jardins et ma tête bourdonne parfois ...) Mais un piano ? Va-t-on pouvoir le transporter dans une chambre ? Vraisemblablement non ... Mais non je ne veux pas m’entendre dire : « ce soir pas de piano ... » Et moi ? Je n’ai pas le droit d’en jouer du piano ? Le soir ? Seul moment de libre ... quand les enfants dorment ... Oui on a envie d’un piano qui vit, oui on a envie d’un piano qui vibre, oui on a envie d’un piano qui sent le bois, oui mais ... Y’a toujours un mais ! Et les mais, vaut mieux s’en préoccuper en préventif plutôt qu’en curatif ... Alors oui nous allons le faire ! Nous allons acheter un piano numérique !!!! Bouhhhh pas bien ! Ce ne sera peut-être pas aussi bien qu’un vrai mais TOUT le monde pourra en jouer TOUT le temps ! Même le babillage d’un tout jeune débutant qui s’amuse à faire du bruit plus que de la musique, rien que pour le plaisir personnel ! Sans Censure ! Aucune ! Ce n’est pas cela aussi le plaisir de la musique ? Parce que nos enfants ils adorent « jouer » du violon ... Nous adorons les regarder prendre plaisir ... Mais beaucoup moins les entendre ... Et les débuts à cet âge ... C’est assez long ...

    • Bonjour !

      Il se trouve que je vends un clavinova en région parisienne, un CLP 930 pour 800€.

      Si ça intéresse quelqu’un...

  • Un 24 décembre, je lis cet article et tous les commentaires : des recherches sur les prix des clavinova m’ont amené ici. Je souhaite en effet conseiller quelqu’un dans son achat d’un piano numérique pour sa fille, en ce noël 2010.

    Cher auteur, aujourd’hui, le combat n’est pas « acoustique » ou « numérique ». Cela fait 17 ans que je joue uniquement au casque en appartement, et tout autant d’années que j’ai la nostalgie d’un vrai. Mais voilà, le numérique est la seule solution pour beaucoup de gens.

    Maintenant, le combat, c’est de défendre « numérique + 88 touches + touché Marteau lourd ». En effet, les parents pris dans la spirale de la consommation, de la mode du jetable reluquent plutôt les claviers à 150€ (61 touches, léger et un son heu.... de merde) dans les supermarchés. Il est impossible qu’un enfant s’investisse dans l’apprentissage sur un tel engin. Ce jouet sera alors vite délaissé, l’enfant retournant devant la console vidéo dont l’investissement parentale est bien plus élevé : wii:200€+ tv:600€+ 60€/jeu (et encore, je minore).

    Soyez déjà satisfait d’avoir des élèves ayant un clavinova ! Je recommande la lecture intégrale de cette page pour se convaincre d’en acheter un !

    bien à vous, un musicien amateur. p.s. Aussi, j’aimerais bien connaître le plan de celui qui a acheté un CLP-920 d’occas à 250 euros, c’est vraiment pas cher !

    • Pour 61 touches, je suis persuadé que l’on peut trouver moins cher que 150€. Au demeurant, je ne suis pas sûr de vous suivre quant à votre constat que « le combat n’est plus là » : une bouse de 5 octaves avec 99 sons pré-enregistrés et autant de « styles d’accompagnements » tout-prêts n’est pas, et n’a jamais tenté de se faire passer pour, un piano. Au contraire, un Clavinova® ou apparenté, se vend sous l’appellation (trompeuse à mon sens) « piano numérique » : c’est là la seule raison de mon article.

      Vous parlez, à juste titre, de « culture du jetable ». Le Clavinova, de par sa conception et sa facture technique, n’est en rien plus pérenne qu’un synthétiseur dix fois moins cher (évidemment, tout dépend de comment on le traite). On s’en débarrassera peut-être moins le cœur léger, car cela ressemble un peu plus à un meuble... C’est tout.

      Je suis moi-même l’heureux possesseur d’un synthétiseur de 61 touches, acheté pour quelques dizaines d’euros dans un grand magasin, avec lequel j’ai fait mumuse avec plaisir (je m’en suis même servi en concert, à l’époque où je faisais « de la variété » !) et dont il m’est également arrivé de me servir pour sa sortie MIDI (conjointement avec un synthétiseur logiciel).

      • Je sais, vous savez et tout le monde sait, que cet objet ne pourrait en aucun cas être appelé « piano » (tout juste « clavier », à l’extrême rigueur).
      • Je sais, vous savez et tout le monde sait (à moins d’une mauvaise foi considérable), que ce n’est pas avec cet engin que vous pourrez apprendre à jouer du *piano*.

      Le titre de ce billet est donc, et demeurera, « Clavinova mon ami », pour tous les faux espoirs et les vraies frustrations qu’apportent à leurs victimes (consentantes) les « pianos » numériques, quels que puissent être leurs arguments de vente et les faux-semblants derrière lesquels ils se cachent (toucher lourd ! son digital ! touches grandeur réelle ! effet surround !). Et ne vous y méprenez pas : le Clavinova est mon ami... tant que l’on ne tente pas de le faire passer pour un piano.

      Joyeux Noël à vous.

    • Finalement, le clavinova est au Piano, ce que cet article est à la critique constructive et objective... J’ai eu un prof de piano, qui me regardait de haut, toujours drapé de sa suffisance, qui m’a fait comprendre que je n’avais ni le matériel (un pauvre clavier dans mes moyens), ni les ambitions d’un vrai pianiste, parce que je jouais .... pour moi... qui a réussi à m’en dégouter ...

    • Bonjour,

      Avant de déverser tant de fadaises sur les PIANOS numériques, commencez par en acheter un qui vaut un peu plus que quelques dizaines d’euros, après vous pourrez en parler. Dans l’immédiat, votre seul droit, en tant qu’ignare, c’est de lire et de vous taire. Pour parler de quelque chose, il faut savoir de quoi on parle. Si on sait pas on s’abstient, ça évite de dire n’importe quoi et de passer pour un crétin. J’ai 62 ans, PIANISTE depuis 40 ans et je m’éclate prodigieusement avec un Yamaha P-155 et un Yamaha Tyros 3. Je joue de la variété et du classique, principalement du Chopin et je me prétends PIANISTE, même si je joues sur des instrument numérique. Tiens, vous en connaissez un rayon en matière de piano numérique, renseigner vous sur les Roland V- piano et V-piano grand il sont un tout petit peu plus cher que quelques dizaines d’euros.

    • Laissez moi récapituler : « Chopin » est « du classique ». Et vous vous « prétendez pianiste ».

      Je crois que tout est dit dans le choix du verbe. Question suivante ?

  • Je reçois à l’instant le commentaire suivant, qui a été bloqué par le filtre anti-spam (je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu’il cumule tous les termes que je hais cordialement : « pianiste professionnel », « musiques actuelles », avec la batterie d’arguments d’autorité habituels)... Bref, je l’ajoute ici à titre de cas d’école plutôt que pour enrichir le « débat » (lequel, en ce qui me concerne, était clos avant même d’avoir commencé).

    Bonjour,

    A vrai dire, je ne comprends pas ces professeurs, et ils sont nombreux, qui dénigrent le Clavinova et les autres pianos numériques de bonne qualité (Roland notamment). Vous le faites certes de manière humoristique et plutôt élégante (ce qui est loin d’être le cas de tous...), mais il ressort quand même de votre critique un mépris qui à mon sens n’est pas justifié.

    Moi même pianiste professionnel (en musiques actuelles pour employer un terme « académique », qui désigne dans un même sac : jazz, soul, rock, variétés etc.), j’ai eu l’occasion de jouer sur de nombreux pianos depuis 20 ans, jusqu’à de vrais pianos de concert (dur de redescendre après...) Certes, rien ne vaut un bon piano à queue (par exemple à partir du C3 Yamaha et plus, donc de 25000 à plus de 100000€ pour un vrai « queue »), le toucher, la dynamique, la réponse, la tenue, bref le son sont inégalables, je vous l’accorde.

    Cependant, et c’est là que je suis en total désaccord avec vous, beaucoup de pianos ne valent pas mieux qu’un bon clavinova (série 270 et+), et quand je dis beaucoup, c’est la plupart des pianos dits «  d’étude ». En clair, à moins de disposer d’un U1, d’un Gotrian ou autres, je préfère travailler sur mon bon « vieux » Clavinova 280. Les pianos acousitques fabriqués au rabais dans des usines en Chine avec un nom germanique (type Seiler, Steck, Samick etc.) n’ont pas plus de tenue des rondes. Leur son est totalement feutré et les basses sans vigueur. Le toucher est mou, voire court. Il n’ont aucun avantage de l’acoustique et tous les inconvénients : poids, prix, bruit pour les voisins, design souvent cheap etc. Alors oui, comme vous, je conseillerai, si l’élève en a les moyens, de laisser 8000€ minimum pour un piano fabriqué au Japon ou en Allemagne, doté d’un système silencieux s’il travaille beaucoup et que cela peut gêner son entourage (à ne pas abuser car cela altère légèrement le toucher), mais c’est un investissement peu démocratique !

    Désolé de vous l’apprendre, mais le positionnement du poignet, le travail de l’articulation, ne souffrent pas du jeu sur un bon numérique, jusqu’à un certain niveau que la plupart des élèves n’atteindront jamais. Une bonne remarque sur ce forum : l’élève joue sur un autre piano au conservatoire, en général un bon droit (gontrian, yamaha U, petrof quoique ce je déteste cette marque) et des auditions et examens sur un quart de queue au minimum. Loin de le perturber s’il a un bon prof, cela lui amène au contraire une adaptabilité nécessaire car nous sommes parmi les seuls à ne pas pouvoir transporter notre instrument... Malheureusement beaucoup de professeurs cachent leur incompétence et leur manque d’écoute, voire d’oreille, en critiquant le matériel. Je ne prétendrai pas que vous en faites partie car je ne vous connais pas, mais je suis vraiment dégouté, étant jury d’examen, de voir le nombre d’élèves de troisième cycle qui n’entendent pas ce qu’ils jouent, et pire encore, dans les ateliers d’ensemble, totalement incapables de se positionner rythmiquement et harmoniquement même sur des musiques techniquement ultra faciles pour eux. Pour moi ils sont passés à côté de l’essentiel pendant leur 10 années d’études studieuses. Je me dis que l’enseignement ferait mieux de se focaliser sur la musique...

    Je pense que vous vous trompez de combat. Vous me faites penser à cette professeure d’antant qui interdisait le jazz car cela « désaccordait le piano ». Le numérique ne « désaccorde » pas le poignet, n’altère pas l’oreille, permet d’avancer à un niveau tout à fait correct (troisième cycle), mais c’est à la condition d’aimer cela, de travailller, et donc : d’avoir un bon professeur...

    Sans commentaire (voir ci-dessus).

    • C’est bien de l’avoir tout de même publié...

      Je suis d’accord avec lui, et même si vous détestez qu’il mette en avant ses qualifications, je trouve qu’elles étayent les arguments (un type autant ou plus qualifié que vous, peu importe, n’est pas d’accord avec vous : ce n’est pas insignifiant, pour les petits débutants qui vous lisent, croyez moi).

      Bon, vous réaffirmez votre opinion et déclarez le débat clos en ce qui vous concerne, parfait.

      Ceux qui ne sont pas en phase avec vous vont faire de même, et il n’y aura pas de conclusion, sinon celle que chacun adoptera personnellement, après avoir tout lu. Quant à moi, je viens de découvrir que les séries 4xx des Clavinova à partir du 470 intègrent désormais la résonance sympathique des cordes, et des pédales progressives (2 défauts du mien gommés, encore faudrait-il l’écouter pour juger). Je suis un peu vert quand-même, bien que ne regrettant pas mon achat (prix bas, justesse éternelle sans réaccorder, bon toucher pour mon niveau, écoute au casque totalement indispensable). Je pense que je garderai mon Clavinova pour jouer en silence, et que le moment venu, dans quelques années, si j’ai assez progressé et que j’aime toujours jouer, j’achèterai un bon droit d’occasion.

      Mais pourquoi préconiser de brûler les étapes en passant tout de suite au bon droit d’occasion, pour jouer comme un pied pendant au moins 2 ans, et surtout en n’étant pas sûr de persister, que diable ???

      Vous avez dit « location » ? Là, on peut discuter ... mais pour le mode silencieux on fait comment ?

  • Bonjour,

    Je trouve ce débat intéressant mais cher professeur, vous me laissez un petit gout amère. j’ai suivi 12 ans de cours de pianos dont 8 en conservatoire, tout ça sur un vrai piano d’étude. Puis l’adolescence est passé par là. J’ai eu d’autres priorités que le piano classique et l’enseignement très académique que j’ai reçu, puis j’ai quitté mes parents et leur piano. J’ai maintenant très envie de reprendre la musique et je me bas avec mon amis pour installer un piano dans notre petit appartement parisien. Et c’est finalement la solution du clavinova qui semble enfin le faire flancher. En effet je préfèrerai un vrai piano. Mais ne vaut-il pas mieux un faux piano que pas de piano du tout ? Et puis en parlant avec un ami professeur de piano, je m’aperçois que l’on m’a très peu enseigné toutes les subtilités du piano et de la musique, pourtant j’ai connu plusieurs professeurs et j’ai toujours eu des cours de solfège. Alors je crois que beaucoup de gens peuvent se satisfaire d’un « bon » clavinova dès lors qu’ils ont un bon professeur. Ce piano numérique peut largement les aidez à améliorer leur technique et leur sensibilité pendant des années dès lors qu’ils ont un bon professeur qui, je suis sûre que vous serez d’accord, ne cherche pas à trop simplifier la musique, mais cherche plutot à éveiller ses élèves aux merveilles de son raffinement.

    • Bonjour,
      Je comprends votre amertume. Et vous semblez mesurer combien votre « solution » est imparfaite : comme vous le dites vous-même, vous préfèreriez un piano si cela vous était possible. Ce n’est pas cette attitude que je critique, mais celle de se satisfaire du Clavinova sans même pouvoir imaginer que le piano est un instrument plus subtil et plus riche. En auriez-vous eu conscience si vous n’aviez pas pratiqué le « vrai » piano pendant 12 ans ?

      Alors certes, toutes les formes d’enseignement artistique ne sont pas épanouissantes, et certains professeurs méritent tout à fait d’être critiqués. Mais ne sous-estimez pas l’instinct des élèves eux-même, et votre propre sensibilité musicale : même si le prof n’est pas là pour attirer votre attention sur les détails du son et du jeu, c’est souvent l’élève qui le découvre par lui-même, tout seul comme un grand (même s’il ne sait pas toujours mettre un nom sur ce qu’il découvre).

      Vous avez raison, il existe de très bons professeurs en qui l’on peut avoir toute confiance. Mais même un excellent professeur, à mon avis, ne peut pas compenser miraculeusement de mauvaises conditions d’apprentissage. Je ne suis pas un grand professeur (ça se saurait) mais je sais que :

      • -> en tant que pianiste, il m’est impossible de jouer de façon acceptable sur un clavier électronique (sauf éventuellement dans un concert de variété cheap, et encore).
      • -> en tant que professeur, il m’est arrivé à l’époque où je donnais des cours à domicile, de devoir enseigner sur des Clavinovas. C’était une expérience toujours pénible : impossible de montrer l’exemple de façon 100% correcte, impossible de faire prendre conscience à l’élève de la différence de son suivant que l’on détende ses muscles ou pas, etc.
      • -> encore aujourd’hui, chaque automne je me rends compte assez vite si les nouveaux élèves de ma classe disposent d’un vrai piano à la maison, même (et surtout) les petits qui commencent tout juste. Leur position n’est pas exactement la même, leur son et leur qualité d’écoute sont différents.

      Donc, encore une fois, je comprends complètement votre situation. Je vis moi aussi dans un immeuble parisien et je n’utilise mon piano que très rarement (l’idée que tout l’immeuble m’entend, m’est insupportable) ; j’ai également acheté un clavier électronique il y a quelques années (pour une raison tout à fait anecdotique), et je pourrais m’en servir — mais malgré cela, il ne sort jamais du placard. Un piano exige du respect : c’est un meuble imposant, un instrument de musique puissant et délicat dont le son remplit tout l’espace sonore. Le clavier électronique, lui, vous invite à baisser le volume, à jouer au casque et à ne prêter qu’une attention distraite à la qualité du son et aux variations de nuances (quand il y en a...) : le Clavinova n’est pas un objet que l’on respecte, c’est un objet que l’on tolère.

      Ce qui n’empêche bien évidemment pas de « faire avec » : vous avez au moins la chance de connaître ce qu’est un vrai piano, ce qui est l’essentiel. Peut-être aurez-vous l’occasion d’y revenir un jour ; en tout cas ne vous découragez pas !

  • Me voilà à relire cet article déjà lu il y a quelques années. Je le regarde d’un autre œil car ma fille a cette année commencé les cours de piano, et s’entraîne à la maison sur un roland de 5 octaves. Mon père, pianiste amateur, s’en est acheté un il y a bien longtemps pour emmener en vacances. 3 semaines sans piano, c’était bien trop long ! Il m’en a offert un quand j’ai quitté la maison, et je dois avouer qu’en attendant de m’acheter un instrument digne de ce nom (dans mon cas, un orgue, pas un piano), ça m’a bien dépannée. Et voilà que la génération suivante se met à la musique. Il y a dans mon village une prof de piano qui donne des cours en indépendante. Sur un clavier de 5 octaves. Il y a le village d’à côté, un peu plus grand, avec une école de musique, équipée d’un clavinova. Et puis à 15 km, le conservatoire de la ville, avec des pianos (et un orgue à tuyaux !!!!!). Malgré le prix et le trajet, j’ai préféré l’inscrire là-bas. La prof m’a dit qu’un piano électronique, ça va pour la première année, mais pas plus. Bon, au moins, je vais attendre de voir si ma fille aime le piano avant d’investir ;)

    Mais malgré tout, je vois le succès de la prof du village, et je m’interroge sur les aptitudes d’un professeur qui n’a pas de vrai piano chez elle… Alors oui, elle donne des cours à partir de 3 ans, pas à partir de 7 ans comme au conservatoire. Mais comment peut-elle enseigner une bonne technique sur ce genre de clavier ?

    • Bonjour,

      il y a une différence entre « faire découvrir la musique » et « enseigner une bonne technique de piano ». Je ne nie pas que le Clavinova mérite d’être considéré comme un instrument de musique (c’est simplement un instrument qui ne m’intéresse pas, comme le banjo ou le kazoo par exemple). Par contre, je tiens à expliquer qu’un Clavinova n’est PAS un piano, et ne le sera jamais. Ce point n’est pas une opinion, c’est un constat.

      À cela, j’ajoute une opinion personnelle (et dont on peut débattre, comme les commentaires ci-dessus le montrent) : il me semble que pour découvrir la musique dans toute sa richesse et son expressivité, un _vrai_ piano (c’est-à-dire avec des cordes dedans, même s’il n’est pas très bon ni très luxueux) est cent fois préférable, car il inspire aux élèves — d’après mon expérience — un enthousiasme inégalé. Enthousiasme sans comparaison avec leur attitude face à un clavinova, qui ne sera jamais pour eux qu’un jeu-électronique un peu sophistiqué.

      Ce qui ne veut pas dire que l’approche exclusivement « ludique » n’est pas justifiable ou intéressante — comme on vous l’a dit, au moins pour débuter. Mais cette approche n’est pas la mienne : pour apprendre à s’amuser _et_ s’exprimer, il FAUT un piano.

  • Bonjour,

    En « pondant » cet article, vous saviez déjà ce qu’il allait se passer ! Vous l’avez fait pour vous faire « mousser », pour en imposer ! Vous rejetez systématiquement toutes interventions qui ne va pas dans votre sens. Vous ne supportez pas que des personnes puissent penser le contraire de ce que VOUS vous pensez, VOUS vous prenez pour le nombril du monde pianistique et vous êtes persuadés d’avoir raison. Il me semble que vous résonnez, (je dis bien résonnez et non pas raisonnez) beaucoup trop faut, il faudrait prévoir un ré-accordage de vos neurones et une modification de votre table d’harmonie et à mon avis c’est urgent. Ha ! Pour info ! Tous les instruments se respectent et les pianos numériques en font partis, ce que l’on ne respecte pas, par contre, c’est les intolérants, on les tolère et encore ! Je veux bien changer mon piano numérique contre un piano acoustique et je compte sur vous pour m’offrir un piano acoustique, vu le prix, même d’occasion, moi je ne peux pas, parce qu’il y a piano et piano, je ne veux pas d’un bastringue, minimum un Yamaha U1, en dessous, c’est plus un piano, c’est un bastringue. Vous dites vous même que l’on peut trouver des pianos acoustiques d’occasion pas cher, mais en dessous de 1500 €, c’est plus des pianos, c’est des bastringues, ha pour sur ils raisonnent bien mieux que n’importe quel numérique, pour raisonnés, ils raisonnent .............. mais comme une grosse cloche fêlée et vous connaissez beaucoup de gens qui peuvent mettre plus de 1500 € dans un piano pour le bonheur du prof de leur enfant, ne sachant pas si leur chérubin va vouloir en faire plus de 18 mois ? Grâce à ses pianos numériques, vous pouvez encore être prof, à moins que vous n’acceptiez que les gosses de riches. Et évitez de me dire que je ne sais pas de quoi je parle, j’ai joué un peu avec vous, plus haut, pour un échange mais en fait je suis aussi un prof de piano dans un conservatoire, j’ai un acoustique et un numérique et je joue sur les deux et je suis aussi un pianiste concertiste. La différence entre vous et moi, c’est la tolérance et la très bonne connaissance de ce qui se fait en matière de pianos numériques et vous manquez des deux. Je serai curieux de savoir quel piano numérique vous avez dans votre placard ? Ce sujet amené comme ça et pour ça, n’a aucun intérêt surtout si la réception est à sens unique. Si vous n’aimez pas ça, n’en dégoutez pas les autres, c’est ce qu’on apprend aux enfants, mais vous n’êtes plus un enfant, pas vrai ! Alors vous pouvez faire et dire comme bon vous semble, pas vrai ! En adulte que vous êtes !...... quoi que ? L’intolérance et la certitude d’avoir toujours raison est le plus court chemin qui mène au racisme ou à la dictature ! Pour un prof BRAVO !

    Voir en ligne : Piano à queue numérique

    • Bonjour,

      Si je comprends bien votre intervention (si tant est qu’il reste quelque chose entre la pub et les insultes), je n’ai plus qu’à faire semblant d’être d’accord avec vos assertions sous peine de sembler « rejeter tout ce qui ne va pas dans mon sens ».

      Là-dessus, je vous laisse et je retourne faire semblant d’être pianiste sur mon « bastringue à moins de 1500€ » (mais c’est moi qui ai des goûts de luxe intolérants et racistes, c’est entendu).

    • monsieur, vous avez un avis et je le respecte. Néanmoins, vous avez un côté « ayatollah du piano » qui fait peur... Je crains que des afirmmations aussi péremptoires que les vôtre ne fassent s’éloigner de la musique ceux qui tentent d’y adhérer. Tout le monde n’est pas nous sommes au 21è siècle et la technologie (dont je ne suis pas un inconditionnel) peut permettre à certains d’aborder le piano sous l’angle du clavinova. Libre à eux ensuite de se diriger vers un piano acoustique. C’est beau la liberté, non ? Tout le monde n’est pas Vladimir Horowitz ou Arthur Rubinstein. Ce qui fait la richesse du monde : sa diversité. Musicalement vôtre, un propriétaire de piano acoustique, de clavinova et de pianola (piano pneumatique à rouleaux). ps : une réponse n’est pas indispensable

    • Bonjour,
      je ne considère pas être un « ayatollah », je suis simplement un pianiste. L’instrument que je pratique et que j’enseigne est le piano, et non le clavecin, l’orgue, le synthétiseur Korg ou les ondes Martenot.

      Alors certes, il nous arrive de jouer (avec bonheur) des sonates de Scarlatti au piano, même si ce n’est pas pour cet instrument qu’elles ont été écrites. Cependant la première chose que j’explique à mes élèves en pareil cas, est qu’il s’agit bien d’une transcription ; nous parlons ensemble des différences entre le piano et le clavecin, et lorsque mon collègue prof de clavecin laisse sa porte entrouverte nous sortons même dans le couloir pour jeter un coup d’œil furtif à cet instrument pour tenter de mieux comprendre la pensée de l’auteur.

      Vous ne trouverez nulle préoccupation de cette sorte, en règle générale, chez les possesseurs de claviers électroniques : pour la (mauvaise) raison que pour eux, c’est un piano.

      Je ne suis absolument pas hostile par principe à la possibilité de transcrire, adapter ou revisiter un répertoire quel qu’il soit (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je publie mes propres partitions sous une licence qui permet d’en faire autant d’œuvres dérivées que l’on veut). Jouer du Pergolèse au saxophone, du Josquin des Prés à la harpe romantique, du Fauré au bouzouki, du Mozart au thérémine, ne me pose aucun problème si c’est fait honnêtement.

      Aussi, je n’aurais aucune acrimonie contre le Clavinova si son usage relevait, comme vous en soulevez l’hypothèse, d’une « liberté » artistique ou d’une « diversité » des langages instrumentaux. Ce n’est absolument pas le cas. Le fait qu’il soit vendu comme « piano » et que sa bibliothèque de sons ne cherche qu’à imiter, d’ailleurs très mal, le « Grand Piano™ » ou le clavecin, montre clairement qu’il ne s’agit que d’un succédané, et non d’un instrument à part entière (au contraire de certains claviers-synthétiseurs de haute tenue, par exemple chez Fender, Korg ou Wurlitzer).

      J’espère vous avoir fourni une réponse plus « indispensable » que vous ne l’espériez.

    • merci d’avoir répondu. Fin du « dialogue » (?)....

  • Bonjour,

    Je repasse par là, plus d’un an après mon commentaire. En lisant les nouvelles contributions, j’ai constaté que j’appréciais dés que quelqu’un raconte son expérience personnel de son rapport au piano et au clavinova ou autres. Les commentaires de cet article sont devenus une vrai richesse. La variété des expériences vécues est vraiment passionnante. Je souhaite donc encore longue vie à ce fil, et de nombreuses nouvelles contributions.

    Isidore.

  • Bonsoir à toutes et à tous,

    Musicien amateur depuis l’enfance, à un an de mes 60 ans je reste toujours subjugué et ébahi par les compositeurs dont les œuvres musicales ont marqué l’histoire depuis l’époque baroque en passant par le romantisme, la musique reste à mes yeux l’expression artistique la plus merveilleuse qui soit car elle satisfait à elle seule trois sens : l’ouïe, le toucher et la vue. Bien que possédant un piano droit (Schimmel) offert par mes regrettés parents pour mes 18 ans, ouvrier professionnel depuis cet âge, je n’ai jamais pu travailler cet instrument correctement par manque de souplesse car mes doigts fortement sollicités manuellement dans le cadre de mon travail étaient sujets aux crampes et manquaient de dextérité sur le clavier. Clarinettiste amateur autodidacte depuis l’âge de 14 ans je souhaiterais transmettre cette « merveilleuse addiction » à mon petit fils car je sais tout ce que celle-ci m’a apporté en terme de réconfort dans les moments difficiles de la vie. Je ne fais pas de fixation sur un instrument monophonique comme la clarinette un peu frustrante lorsqu’elle n’est pas accompagnée et l’encouragerait à se tourner de préférence vers un instrument polyphonique comme la guitare ou le piano. Je crois que la première étape c’est de le rendre attentif aux sons et à l’écoute, on verra bien par la suite...

    Ça c’est pour la petite histoire, en fait, je cherchais sur un quelconque forum des avis concernant les dernières générations de claviers numériques et je suis tombé par hasard sur le vôtre, une succession d’échanges révélateurs dont la lecture m’a passionné par sa diversité d’opinions et où les nuances relèvent parfois plus du fortissimo que du piano, bref, du Tchaikovsky « ouverture 1812 » au « clair de lune » de Beethoven et je dois avoué que je ne pensais que de tels sujets autres que politiques pouvaient déchaîner les passions. Pour ne pas envenimer d’avantage les débats je me garderai d’émettre un quelconque avis sur le sujet qui vous divise (vrai-faux piano) si ce n’est de dire en toute humilité que le manque d’argent et de place réduisent considérablement l’éventail des choix et nous obligent en dernier lieu à revoir nos ambitions.

    Bien à vous tous chers internautes musiciens,

    Clarinette

  • Bonsoir,

    Oui je trouve qu’il y a un manque réel d’ouverture d’esprit, étonnante de la part d’un musicien et enseignant !

    Je me demande comment j’aurais travaillé mes exercices d’orgue à la maison sans appareil électronique ; la perspective de jouer sur l’orgue d’église (trouvez m’en un vrai, pas cher avec tous les tuyaux et la réverbération), même une seule fois par semaine, me motivait alors pour répéter sur n’importe quel clavier !

    Si, par votre raisonnement, vous avez fait renoncer une seule personne au plaisir de découvrir la pratique d’un « instrument », vous avez tout faux.

    Yorgos. (ni pianiste, ni vraiment organiste, encore moins clarinettiste et si peu guitariste)

    • Bonjour,
      Le sujet de cet article n’est pas la pratique de l’orgue d’église. Ni même la pratique d’un « instrument » (les guillemets sont de vous), mais uniquement celle du piano, qui est mon domaine de compétence. Libre à vous de conclure à un « manque réel d’ouverture d’esprit » de ma part, mais je doute que nous parlions ici de la même chose.

    • Si, nous parlons de la même chose : j’ai parcouru votre article (dont le ton, toujours condescendant, devient par moment méprisant), l’ensemble des messages et lu attentivement vos réponses. L’instrument numérique - si vous préférez sans les guillemets - m’a permis de m’initier et de travailler à la maison, grâce à l’ouverture d’esprit de mon professeur, en vue de la pratique de l’orgue classique, instrument difficile à installer chez soi. Ce professeur aurait pu refuser de s’abaisser à dispenser ses leçons sur un orgue électronique, avec les mêmes arguments que les vôtres. Au contraire, il s’est adapté, tout en me communiquant la passion de l’orgue classique. Une vraie démarche d’enseignant, de musicien, qui ne se permettrait pas de juger, comme vous le faites, et de décréter ou d’insinuer que tel auteur de message n’est pas vraiment un pianiste parce qu’il ne pense pas comme vous. Ma vision des musiciens et des professeurs de musique / d’instruments est celles de personnes qui donnent du plaisir aux autres en jouant ou en communiquant leur savoir ; pour qui la musique est un partage, qui savent écouter,respecter, encourager. Apparemment un « Pianiste » compétent en « Piano », ce n’est pas du tout çà. Vous êtes certainement agréable à écouter (au piano) ; mais vous lire c’est affligeant !

    • Cela tombe bien : personne ne vous y oblige :-)

      Je ne crois pas avoir indiqué qu’il m’était déjà arrivé de « refuser » des élèves au motif qu’ils n’ont pas de piano, et que ce serait « m’abaisser » que de leur dispenser mon enseignement dans de telles conditions. Le « manque d’ouverture d’esprit », la « condescendance » et le « mépris » dont vous me taxez ne me semblent donc guère exister ailleurs que dans votre imagination.

      La manière dont travaillent (ou ne travaillent pas) les élèves, ne regarde qu’eux. Tout ce qu’un professeur honnête peut — et doit — faire, c’est de leur exposer des pistes, et éventuellement de les mettre en garde contre certaines illusions. Prétendre apprendre la musique sans jamais travailler chez soi est une de ces illusions ; prétendre apprendre le piano sans disposer d’un piano, en est une autre. Dans un cas comme dans l’autre, vous trouverez des exceptions où cela fonctionne réellement ; dans un cas comme dans l’autre, tôt ou tard vous atteindrez un point limite, où l’élève ne progresse plus et où le manque d’un contexte de travail adéquat devient un handicap certain — et souvent rédhibitoire — dans la pratique de la musique. Je n’expose pas ici des « arguments », mais d’un simple constat.

      Certains élèves tiennent bon et attendent patiemment le jour où ils pourront disposer d’un piano digne de ce nom : pour ceux-là, le Clavinova® peut constituer un succédané temporaire et effroyablement médiocre (mais pour un encombrement et un prix à peu près équivalents, il est en général de trouver un piano d’occasion bas-de-gamme quoiqu’infiniment préférable). Mais dans la plupart des cas, si cette situation n’est pas perçue comme temporaire mais comme une fin en soi (soit parce que les vendeurs se sont acharnés à expliquer que c’est là un « piano » électronique, et qu’il n’est donc pas nécessaire d’envisager quoi que ce soit d’autre, soit parce que le contexte familial des élèves n’est pas réellement disposé à faire une place à un véritable instrument de musique), alors la conséquence malheureusement prévisible, et trop souvent inévitable, est le découragement et l’abandon de l’élève. Je parle ici d’expérience.

      En d’autres termes, si je puis « transmettre » quoi que ce soit, ce sera toujours grâce au piano mais malgré le Clavinova®. Je n’accepte pas le nivellement culturel par le bas qu’implique l’idéologie du « piano numérique », laquelle n’est en général véhiculée que par des personnes qui soit ont quelque chose à vendre, soit n’ont du véritable piano qu’une connaissance lointaine ou superficielle. Dire cela n’est pas une marque de mépris ou de condescendance, mais au contraire d’intégrité intellectuelle, d’exigence culturelle, et de respect envers mes élèves.

      Mais comme je le disais, libre à vous d’y lire tout autre chose.

    • Ces échanges auront eu au moins un avantage (ou bien c’est le temps qui passe) : votre discours semble avoir évolué depuis l’article initial - que vous devriez quand même relire de temps à autre - et pour lequel je ne change pas d’avis, largement partagé d’ailleurs. Votre ton s’améliore un peu mais parler d’« idéologie du piano numérique » reste encore à mon goût un peu excessif....et « qui implique un nivellement culturel par le bas », alors là relisez-vous, mais dans un an... au moins.... Il serait souhaitable aussi de lire plus précisément les messages, c’est important et çà évite des fausses notes dans les réponses. Au fait, c’est vous qui proposiez de réagir à votre article. Inviter soi-disant à l’échange pour, finalement, conclure (habilement) à votre « intégrité intellectuelle », votre « exigence culturelle » et préciser qu’on est pas obligé de vous lire, quelle élégance ! C’est surtout une invitation à aller voir ailleurs, ce qui est fait.

    • Bonjour,
      non, mon discours reste exactement le même : le piano est un instrument à cordes, et présenter un clavier électronique sous le nom de « piano » est soit de l’ignorance, soit de la propagande malhonnête, soit l’indice d’une idéologie qui consiste à soigneusement ignorer deux siècles et demi d’héritage culturel savant. Je puis certes le dire de plusieurs façons différentes (puisqu’il semble que certains lecteurs n’aient pas compris mon propos), mais je dois avouer que savoir si mon « ton » vous agrée ou non, n’est pour moi qu’une préoccupation assez lointaine.

      J’avais dans cet article esquissé l’hypothèse de ce que le Clavinova® est avant tout un symptôme idéologique et culturel, au service d’une facilité apparente et d’une consommation culturelle aseptisée. Préférer laisser ses enfants sur un clavier électronique plutôt que sur un vrai instrument (c’est plus moderne, c’est moins encombrant et on peut mettre un casque pour « pas être emmerdé »), c’est un peu comme préférer jouer une version « simplifiée-pour-débutants » de la Lettre à Élise plutôt que du Beethoven dans le texte — ou encore, je ne sais quelle musique de film écrite au kilomètre et transcrite n’importe comment par le premier tâcheron venu.

      C’est pourquoi je parle d’idéologie : accepter cet état d’esprit, c’est exactement se plier à l’injonction médiatique dominante qui consiste à ringardiser la culture savante au profit d’une consommation culturelle de masse, et d’une pratique soi-disant « amateur » qui érige la médiocrité en idéal.

      Il est frappant que beaucoup de commentaires de cet article prennent la défense du Clavinova® d’une façon très orientée idéologiquement, que ce soit en dénigrant la culture savante, les musiciens classiques ou la qualité de l’enseignement musical. Ces réactions illustrent, de fait — quoique très involontairement —, la pertinence de mon hypothèse.

    • Comment peut-on penser à ce point détenir une vérité indiscutable et faire des « phrases » aussi peu Françaises que « (mais pour un encombrement et un prix à peu près équivalents, il est en général de trouver un piano d’occasion bas-de-gamme quoiqu’infiniment préférable) ». Quelqu’un qui ne sait pas faire une phrase signifiant quelque chose (ou ayant simplement la fainéantise de se relire) ne peut pas avoir un avis constructif sur les Clavinova. Si Môssieur Valentin décide que le véhicule motorisé à 2 roues n’est pas une moto mais un camembert ... libre à lui. Toujours est-il que l’instrument Clavinova se range dans la catégorie des « PIANOS NUMERIQUES » c’est ainsi que cela s’appelle que cela lui plaise ou non. Je ne comprends pas que l’on puisse être aussi sectaire ... Cela me semble, comme certains l’ont fait remarquer, une bonne façon de dégouter de potentiels élèves de la musique (et pas seulement du piano, qu’il soit numérique ou non). Je tremble en imaginant une rencontre avec ce Valentin au moyen âge car, aucun doute, il aurait fait partie de l’inquisition ! Pour ma part je possède un Yamaha U1 (magnifique instrument) et je viens d’acquérir un Clavinova d’occasion car je travaille en déplacement et je n’ai donc accès à mon U1 que le week-end. Le Clavinova est un excellent piano numérique avec un toucher permettant de réellement s’approcher de celui d’un piano acoustique (et même bien meilleur que beaucoup de pianos chinois « low cost » ... ceux-ci méritent-ils le qualificatif de piano cher Valentin ?). Ce Clavinova va, pour moi, remplacer un clavier maitre M-Audio que j’avais acheté (100 Euros) pour pouvoir travailler mes accords durant la semaine. Cher Valentin, tout le monde n’aspire pas à devenir 1er prix de conservatoire ni d’atteindre le niveau d’une Viktoria Yermolieva (private joke), d’ailleurs 98% des gens apprenant le piano ne seront jamais capables de dépasser ce que permet le Clavinova. Si on veut aller dans cette direction la seule automobile méritant ce qualificatif est la Rolls-Royce (peut être la Bugatti ... quoique ???) ... tout le reste ne sont que des caisses à savon (y compris votre véhicule motorisé à 4 roues M Valentin). J’arrête là car ce Valentino n’est probablement pas un être humain tout au plus un succédanné d’humanoïde mal imité !! ;-) Salut à tous les autres qui, eux ont fait avancer le débat (à part peut-être ceux faisant un peu de « lèche » au Valentino pas beau qui tentent de faire croire que l’on peut débattre avec un animal à 2 pattes qui essaie de se faire passer pour un homme pianiste) ;-)

  • J’ai eu envie tout à coup d’ajouter de l’eau à votre moulin :) Ça ne viendrait à l’idée de personne de croire qu’une guitare électrique et une guitare acoustique sont le même instrument. D’ailleurs, je doute qu’on puisse jouer Jeux interdits sur une guitare électrique ;)

    • Permettez quelques petites remarques de quelqu’un qui n’a rien d’un vrai guitariste, mais qui joue vaguement.

      Tout d’abord, ce n’est pas « guitare électrique » vs « guitare acoustique », mais « guitare électrique » vs « acoustique à corde nylon » (dite aussi « guitare classique »). Il existe des acoustiques à corde métal, dites « folks ». Les trois ont des usages différents ; par ailleurs au sein des guitares électriques il y a différents modèles qui n’ont pas les mêmes usages.

      Il est possible de jouer le thème « Jeux Interdits » sur une guitare électrique (mettez un son clair : pas de distorsion, etc.) ; enfin disons que j’ai dû le faire au moins une fois il y a longtemps et que je ne vois pas de raison pourquoi ça ne serait pas possible. Ça sonnera bizarre, c’est tout.

      C’est sur une folk que cela risque d’être très pénible (les cordes sont dures).

    • Bonjour DM,

      La guitare a toujours été un instrument incroyablement polymorphe ; à votre distinction (valable) on pourrait ajouter la guitare manouche, la guitare flamenco, le ukulele, le luth renaissance ou l’oud oriental... Il est assez facile de se rendre compte que ce ne sont pas les mêmes instruments, et que les phénomènes de résonance n’ont rien à voir entre une guitare à caisse de résonance (hollow body) et une guitare plate amplifiée.

      Après, certes, pourquoi pas adapter et transcrire (on joue bien du Vivaldi au saxophone et c’est une très bonne chose) ; mais cela ne doit pas faire oublier le répertoire et la pratique instrumentale d’origine — exactement ce qui est en train de se produire dans le monde du piano avec le déferlement d’instruments électronique.

  • Bonjour, j’ai la tristesse de devoir me contenter d’un Roland numérique. Il « sonne » mieux que le yamaha acoustique d’une de mes copines, même son toucher est bien plus agréable, et, à choisir, je préfère jouer sur mon imitation de piano. Mais malgré sa qualité technologique, il faut appeler un chat un chat, et mon pauvre instrument reste un ersatz, avec ses limites qui, à diverses périodes de ma vie, m’ont finalement enlevé l’envie de jouer. Et ça, je crois que c’est grave, quand même, non ?

    J’ai 41 ans, j’ai appris le piano à 9 ans, j’ai obtenu divers petits succès démontrant que j’avais peut-être quelques petits talents, mais ayant arrêté les cours précocement, je joue modestement, et cependant, à certaines périodes de ma vie, avec passion ( jusqu’à 4 h par jour... ) . Si je ne suis pas une grande technicienne, je crois avoir une vraie oreille musicale, que les limites de mon Clavinova dans un premier temps, puis de mon Roland dans un 2e, n’ont cessé de FRUSTRER.

    Alors oui, j’ai quand même du plaisir à jouer dessus, mais je dois m’astreindre à ignorer la petite voix dans ma tête qui fait la moue chaque fois que la nuance qui sonne n’est pas celle que j’ai voulu imprimer au clavier, qu’un son bizarre me rappelle la nature de mon clavier ou que la façon dont un son s’éteint me fait comme un minuscule électrochoc, quand il me surprend dans un moment de « grâce », chaque fois , en somme, qu’un détail trahit la réalité électronique de mon instrument.

    Je prends du plaisir, pourtant, mais j’ai fait des pauses régulières de plusieurs années, parce qu’au final, avec mes claviers numériques, je vis une vraie frustration, J’AI LE PIANO TRISTE.

    Alors bon, pourquoi des numériques ? Parce que, il faut tout de même l’admettre, parfois on n’a pas tellement le choix, et ça peut être un MOINDRE MAL. Mais ça reste un MAL, et je crois que c’était l’objet du message initial que de le rappeler.

    Je crois qu’il est vraiment IMPORTANT de faire savoir que les pinaos numériques, si bons soient-ils, ne DÉFINITIVEMENT PAS DES PIANOS, et qu’il leur manque quelque chose d’ESSENTIEL, de FONDAMENTAL, par rapport à l’instrument qu’ils tentent d’imiter au mieux. Et que, quand on veut apprendre la musique, on ne doit pas faire l’économie de l’essentiel.

    Il y a quelque chose de MORT dans les claviers électriques. Et je crois que c’est une peu de la MUSIQUE qu’ils tuent.

    Voilà, désolée, mais, j’ai beau avoir une nature très joyeuse, ( promis, juré ! ) à cause de mes super pianos électriques, j’ai le piano triste, je vous l’avais dit. :-(

    Un jour, j’aurai à nouveau un VRAI piano, comme da,s mon enfance. Et je sais que la passion reviendra. ça ne fait pas le moindre doute pour moi.

    Amitiés à tous.

    • Bonjour Karine,
      vous avez admirablement traduit mon propos. Je trouve intéressant de constater que ce sentiment n’est pas réservé à « l’élite » des « grands » pianistes, mais que n’importe quel musicien-ne (amateur ou professionnel, la distinction n’a aucun sens) peut le ressentir dans son contact avec l’instrument.

      Mes plus cordiaux encouragements pour la suite de vos activités artistiques !

    • Ma pauvre Karine, il n’y pas que le piano que vous avez de triste, il y a aussi le Français !! Ou bien juste le courage de vous relire et de vous corriger ... Je n’ose imaginer la qualité de votre oreille musicale si elle est à l’aune de celle de vos yeux de relecture ... Laissez donc la liberté à ceux qui veulent prendre du plaisir à s’essayer à la musique sans aucune intention de devenir des concertistes aguerris, bêtes à concours !!

  • J’ai découvert votre article par hasard... et le moins que l’on puisse dire est qu’il me laisse songeur.

    Je pratique le piano depuis 20 ans aujourd’hui, et pour des raisons pratiques, j’ai opté pour un piano numérique plutôt « Haut de gamme » en optant pour un Yamaha Clavinova CLP 175 « Baby Grand Piano » qui trône dans ma bibliothèque depuis environ 5 ans maintenant (acheté neuf en fin 2008 environ - Prix catalogue = 5500 euros).

    Je ne suis pas d’accord de lire qu’un Clavinova n’est pas un piano : tenir ce genre de propos relève simplement du fait qu’on ne sait pas de quoi il s’agit en réalité... il faut simplement choisir le « bon » Clavinova. En termes de toucher, de sonorité et de réponse dynamique, ce piano est étonnant de réalisme et de nuance... bien mieux que beaucoup de piano acoustiques neufs que j’ai pu essayer dans ma vie : mieux vaut un très bon piano numérique qu’un piano acoustique moyen...

    Le modèle dont je parle dispose d’un clavier en bois « Graded Hammer » dont le mécanisme est identique aux pianos de concerts Yamaha, avec un échantillonnage sonore provenant des meilleurs pianos de concert Yamaha... L’IAFc (Interactive Field Control) permet d’optimiser la sonorité de l’instrument en fonction de la configuration de la pièce dans laquelle le piano est installé (calibrage automatique), le réalisme est poussé jusqu’à restituer les moindres nuances de jeu, même à faire sonner le piano différemment selon que le capot est ouvert ou fermé...

    Pour moi c’est un instrument magnifique, qui me permet au quotidien (je joue au moins une fois par jour) d’éprouver le plaisir que je n’aurais qu’avec un piano acoustique beaucoup (3 à 4 fois) plus cher (au moins un demi-queue, mais pas de premier prix !). Donc oui, je suis convaincu par le numérique... et j’ai convaincu des musiciens (des vrais, si vous en doutez) des immenses qualités de mon instrument que certains regardaient a priori de haut ou encore avec mépris de prime abord.

    Ne soyez pas sectaire, ne vous confortez pas dans votre idée fausse en ne voyant que les premiers Clavinova des années 80’/90’ ou des modèles de « prix d’appel » (même s’il en faut pour tout le monde en fonction des besoins et des moyens).

    Maintenant, on a même une version « piano droit » équivalente à mon modèle, pour environ 4000 euros... ça reste encore un budget, mais pour un piano d’une qualité qui vous laissera sur le c.. ! En tout cas, loin devant et aux antipodes de ce que vous pouvez vous offrir avec la même somme en acoustique...

    Donc oui, pour les vrais amateurs de piano qui ne peuvent s’offrir la « perfection » ultime de pianos acoustiques de très haut niveau, le numérique peut apporter des solutions étonnantes... essayez, vous m’en direz des nouvelles (normalement positives, à moins que vous ne persistiez dans la mauvaise foi).

    Laurent.

    • Je suis d’accord avec au moins une phrase de votre intervention : « tenir ce genre de propos relève simplement du fait qu’on ne sait pas de quoi il s’agit en réalité ». Que vous y mettiez douze mille ou cent vingt euros, un Clavinova reste un Clavinova — c’est-à-dire : pas un piano. Un instrument de musique, peut-être. Mais pas un piano.

      Mais je suis content de voir que les arguments marketing des fabricants de « pianos numériques » trouvent des acheteurs prêts à y croire. On dira que ça crée des emplois...

    • Votre arrogance, votre mépris, votre suffisance et votre fermeture d’esprit transpire de tous les pores de votre blog de merde... jusqu’à mettre « modestement » vos œuvres « sardineàl’huile » au niveau de Poulenc... je crois rêver !!!!

      Une dernière fois, renseignez-vous avant de médire sur ces pianos qui ont beaucoup plus d’intérêt qu’un piano acoustique à bout de souffle, malmené ou pas entretenu !!!

      Allez, je sors !

      Tu n’as ni l’étoffe d’un musicien, ni l’âme d’un artiste ! Sombre personnage !

    • Bon, je comprends mieux maintenant à qui j’ai affaire : quelqu’un qui met ceci dans son CV sur ce site, repris ci-dessous... ne peut être ouvert à un échange équilibré et constructif :

      « Désintérêts prononcés : La religion, le tutoiement, la vie en collectivité, le sport, l’art sérieux et la culture légitimée. »

      ==> La vie en collectivité... c’est une base de l’intérêt de la vie... et de l’art !!!

      Bonne continuation.

    • Intéressant. Je ne doute pas que vous ayiez effectivement beaucoup à m’apprendre en matière d’« échange équilibré et constructif », si j’en juge par vos deux dernières interventions.

      Pour en revenir au Clavinova, ce sujet vous tient manifestement à cœur (et à 5500 euros le bahut, je peux le comprendre). Je ne vois pas où vous avez lu, au demeurant, de la « suffisance » ou du « mépris » dans mes réponses — qui, entre nous soit dit, demeurent nettement plus polies que les vôtres — ; je ne cherche pas à disqualifier le Clavinova en tant qu’instrument de musique ni en tant qu’ornement destiné à « trôner dans votre bibliothèque ». Je vous dis juste : ce n’est _pas_ un piano.

      On peut vous vendre tout le baratin publicitaire possible, quant au mécanisme, à l’échantillonage, que sais-je ; il n‘en demeure pas moins que les phénomènes mécaniques et acoustiques qui se produisent à l’intérieur d’un _vrai_ piano, n’importe lequel — j’insiste sur ce point —, sont d’une complexité et d’une imprévisibilité qui demeurent, à ce jour, hors d’atteinte de tout système de simulation. Sans parler, évidemment, de la restitution du son : quoi que vous fassiez, un instrument synthétique ne s’exprime que par un haut-parleur (ou plusieurs dans le meilleur des cas) : il s’agit d’un son domestiqué, assujetti, redirigeable (par exemple vers un casque). En d’autres mots : ce que j’appelle du son en boîte.

      C’est exactement comme si vous me disiez qu’un simulateur de voiture est « identique » à une vraie voiture : je suis le premier à m’extasier devant les prouesses technologiques des jeux vidéos... mais je sais encore faire la différence entre un écran et un pare-brise.

    • Vous écrivez : dont le mécanisme est identique aux pianos de concerts Yamaha... sans réaliser un seul instant que ceci n’est qu’argument pour faire vendre... Le mécanisme d’un instrument numérique, aussi évolué soit-il, n’est pas, ne peux pas être identique à celui d’un piano de concert, pour la simple raison qu’il n’y a pas la place pour ledit mécanisme ! Cet argument (identité de mécanique) est de la mercatique pure et simple destinée à faire vendre. Et en dernier ressort, il restera toujours une chose qui ne pourra pas être imitée (ou émulée) avant longtemps : le choc du marteau avec la corde, qui fait que vous « sentez » votre piano... Et ça, aucun instrument numérique ne peux l’imiter.

      Bernard

    • Entièrement d’accord. Et merci de me faire découvrir le mot « mercatique ».

    • Un mot forgé en 1974 par nos cousins québécois, souvent plus soucieux que nous autres de la défense de notre langue. Ce mot est visiblement admis, puisque figurant dans le Robert historique de la langue française.

      Bernard

    • Quand je lis la prose du grandissime Valentin : « Je vous dis juste : ce n’est _pas_ un piano. » ... Je me dis qu’il ne lui reste plus qu’à acheter un dictionnaire ... Quoique, là aussi, il aura probablement un avis contraire aux définitions à exprimer tout en étant persuadé de détenir la vérité ultime !

    • Ah, il y a du progrès ... Valentin a probablement acheté un dictionnaire ! Il ne reste plus qu’à le lire ... jusqu’à la lettre « P » (il ne faut pas s’arrêter à « M »)

  • Un lien vers un modèle vraiment bluffant :

    http://www.piano-lille.fr/piano-num...

  • Personnellement, j’ai eu DEUX clavinovas (1 chez mes parents en France, et l’Autre à Malte chez moi). Même si le son n’a pas la qualité ni la résonance d’un VRAI piano, je pense que c’est pas tellement l’instrument qui compte mais le pianiste. Écoutez le piano de Chopin, pour voir un peu. L’originale.

    Mon mari, a enregistré 3 heures de piano sur ces instruments. Avec un panasonic SDR-S26, et même si c’est pas parfait, c’est mille fois mieux que beaucoup de choses qui essaient de se faire passer pour de la musique aujourd’hui. Avec un vrai piano (que j’ai aussi, au fait, et sur lequel j’ai bossé pendant 10 ans), et bien bon courage pour jouer quand on le veut, pour le déplacer, pour le prix de l’accordage régulier, et tout ce qui va avec un vrai piano. Sans parler des micros a 10k pour avoir un son qui résonne pas a l’enregistrement. Alors ouais, c’est un peu plat. Mais pour moi, le Clavinova, c’est le pied. Pour mon mari aussi, et lui avait un Steinway, et sort du conservatoire de Lausanne.

    Donc bon, chacun son truc, mais moi perso pour l’instant, je reste avec le Clavinova, pour plus de facilité et moins de dépenses. Après, quand j’aurais plus d’argent, pourquoi pas, j’achèterai surement un Petrof, mais ça sera pour le plaisir seulement, je sais sur quoi je préfère travailler.

    Voir en ligne : Chaine de Julien Lamere

    • Complètement d’accord avec vous !

      Je suis par ailleurs allé écouter votre mari sur Youtube : on le sent inspiré... et il prouve qu’il est possible de « faire sortir quelque chose » de « cette machine » (même si j’aime les numériques plus réalistes que celui utilisé pour les vidéos).

      L’important c’est d’avoir le cœur et l’esprit d’un musicien, en laissant une part importante à la musicalité et à l’interprétation que chacun donne en exécutant une partition. C’est de « faire passer quelque chose » à ceux qui écoutent : Monsieur Julien y réussit parfaitement, et je suis sûr qu’il y prend du plaisir... là est l’essentiel !!!

      Belle et longue route à vous (je pense que l’auteur de ce blog va fumer des oreilles en nous lisant !!!).

  • c’est génial ce topic commencé en 2007 et qui dure encore fin 2012 !!! ben voilà, Monsieur Valentin ; je suis accordeur de pianos, et je n’aime vraiment pas qu’on me dise qu’un Clavinova remplace parfaitement un piano ! Et là ( comme le dit la blague) j’ai essayé un clp 920 de 2000, acheté d’occase 500 € et bon... disons que le résultat est plus que correct, une amplification très généreuse et un sustain qui n’existait surement pas à l’époque de votre premier message. Hier j’ai condamné à mort un piano Holstein de 1981 devenu totalement inaccordable, alors conclusion : le discours « l’électronique c’est du caca fragile pour nazes » il faudra éviter maintenant. De plus, c’est vraiment pas sympa de dire que les pianos doivent rentrer dans tous les appartements de mélomanes, je suis bien placé pour dire que ce n’est pas le cas, sauf si vous en avez vu un qui fait la taille d’un lave-linge et le poids d’un frigo ( en référence à l’une de vos disgracieuses réponses ). Bref je n’ai pas aimé le ton de votre message, je pense qu’on peut quand même jouer du piano sur un Clavinova, vilain bougre ! Enfin ,,, l’idéal serait de pouvoir s’offrir tout de suite le bösendorfer de 2,90 m à 120,000€ car comment espérer jouer décemment la 5e mesure du clair de lune de Beethoven autrement ? sans rancune !!!

    • « Génial », je ne sais pas. Ahurissant, sans aucun doute. Affligeant, peut-être bien.

      Je ne sais pas si vous avez fait l’effort de lire mes interventions successives mais il ne me semble pas avoir écrit que « l’électronique c’est du caca pour nazes », simplement qu’il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. L’argument publicitaire du « clavinova remplaçant avantageusement un piano » est un attrape-nigaud de première, et il me semble l’avoir suffisamment démonté (mais pas assez semble-t-il, puisque vous me ressortez vous-même l’aporie du poids et de la taille).

      Qu’on puisse essayer de jouer sur un instrument électronique du répertoire pour piano, pourquoi pas : après tout, nous autres pianistes jouons bien du Scarlatti (écrit pour le clavecin) et du Händel (écrit pour l’orgue). Prétendre apprendre et maîtriser une technique de piano sur un instrument dépourvu de cordes (et, dans bien des cas, de double-échappement), par contre, ce n’est pas sérieux.

      (Et par « instrument pourvu de cordes », je n’entends pas nécessairement un Bösendorfer... Mais si je ne répondais qu’aux messages de bonne foi ce forum serait moins fourni.)

  • Après tout, à quoi bon comparer ce qui n’est pas comparable ? D’autant plus que chaque avis est complètement subjectif ?

    Le numérique est compacte, transportable, certes il y a « moins de vie » puisque la vibration d’un piano acoustique fait le tout, mais cela reste la bonne solution pour beaucoup (ceux qui vivent en appartement, pour ne pas déranger les voisins, ceux qui n’ont pas les moyens, ceux qui n’ont pas de place, et ceux qui veulent s’enregistrer sans perte de temps). D’autant plus que nous nous dirigeons (malheureusement ou pas, cela dépend de l’avis de chacun) vers une numérisation de la musique, et donc ça laisse certains avantages au piano numérique.

    Il y aura toujours des puristes comme vous sur le « vrai » piano, et des moins puristes qui se contentent du numérique. Alors à quoi bon polémiquer, sur un sujet qui fera toujours des « pour » et des « contre » ? Ca ne fera pas changer quoi que ce soit. Et il est vrai que ça n’aide vraiment pas, la manière dont votre article a été écrit, à ne pas faire réagir certains qui ont l’impression que vous les prenez de haut.

    Bonne continuation à vous, vous n’avez pas tort, mais eux non plus.

    PS : il serait bon de changer la police des commentaires)

  • Moi le mien c’est un vrai piano, avec clavier bois, mécanique de piano de concert... amplification bluffante, et je fais des jaloux depuis maintenant 5 ans ! Même parmi les gens qui ne juraient que via le piano acoustique.

    Un très bon numérique récent, surtout ceux qui ont les caractéristiques du piano à queue de concert, fera toujours mieux l’affaire qu’un piano d’étude (même neuf) de premier prix (entre 4000 et 5000 euros aujourd’hui !!!).

    Voici un lien vers mon modèle : http://usa.yamaha.com/products/musi...

    Par ailleurs, voici des vidéos « parlantes » (plus que les invectives et idées reçues véhiculées par l’auteur de ce blog) qui prouvent les qualités de ces PIANOS :

    Un piano accessible au plus grand nombre : le CLP 465 GP : http://www.youtube.com/watch?v=rVGL...

    Un modèle encore plus sophistiqué et plébiscité par des grands noms du piano international : http://www.youtube.com/watch?NR=1&a...

    • Un lien qui complète et finit le tableau sur la merveille de PIANO que sont les Clavinovas (et non pas Mamie Nova... fallait par arrêter l’école en CM2) :

      « Clavinova... un piano... et plus encore » :

      http://www.youtube.com/watch?v=ADOC...

    • Cet étalage de pub pour les produits Yahama est certes très amusant. (À défaut d’être du meilleur goût ou de la plus grande intelligence.)

      Amusant, mais inopérant : vous avez parfaitement le droit de prendre pour argent comptant les arguments publicitaires imaginés par tel ou tel vendeur (quand bien même ils seraient proférés par tel ou tel « grand » pianiste sous contrat publicitaire), cela ne vous donne pas la moindre légitimité pour réclamer que vos interlocuteurs en fassent autant. (Pas plus que je ne prétends moi-même vous faire renoncer à vos croyances.)

    • Excusez de ne pas être à votre niveau en termes d’intelligence, de bon sens et de raffinement... je ne suis pas pro Yamaha ou même commercial de la marque.

      D’ailleurs, d’autres constructeurs font des produits intéressants en la matière, comme Roland et Kawaï.

      J’adore les très bons pianos à queue acoustiques... et ne peut me satisfaire d’un piano droit de moyenne qualité... et pour ça... y a le Clavinova !!!

      Bon allez, je retourne à ma prétendue médiocrité.

      Bonne nuit Valentin. Prends une tisane avant de te coucher, ça détend.

  • Bonjour, Je suis impressionnée par l’ampleur que prend ce sujet. Voyez-vous Je suis parfaite d’accord sur le principe du : un piano numérique n’est et ne sera jamais un piano acoustique. Tout comme une guitare électrique n’est pas une acoustique. je ne sais d’ailleurs pas si lors de son apparition cette dernière à fait couler tant d’encre. Cependant, je ne pense pas qu’un piano numérique soit tant à dénigrer. Cela reste un bon moyen d’étudier le piano durant ses premières années. Au même titre qu’un piano d’étude, c’est une instrument qui devra évoluer avec l’expérience, après 10ans de pratique si le budget le permet on est tenté de troquer notre vieux compagnon d’étude contre un bon piano.

    En résumer un numérique n’est pour moi pas une solution à laisser de coter dans les premières années, voir plus dans les cas indiqués précédemment, parce que oui nous avons tous des voisins et pas forcement tous les moyens de s’acheter un piano avec silencieux, et d’en caser un dans un 60m2, parce que de nos jours nous ne pouvons plus prétendre vivre 30 ans même endroit. Et enfin parce que malgré tout il nous permet de continuer à vivre une passion, certes par procuration, mais avec un brin d’imagination, le rêve devient réalité.

    J’espère une réponse, si tant est qu’il y en ai une, sans animosité parce qu’après tout le libre arbitre est un droit, et le respect un devoir. :-))

    • Bonjour,
      je rejoins votre opinion sur plusieurs points mais mon expérience d’enseignant m’a amené à envisager la question sous un angle opposé au vôtre : avoir _conscience_ que l’instrument électronique en plastique qu’on a sous les doigts n’est _pas_ un piano, requiert en premier lieu... de savoir ce qu’est un piano, et de connaître l’instrument authentique dans toute sa richesse. Et ce savoir, c’est _précisément_ dans les premières années qu’il est crucial de l’acquérir.

      Ce qui m’amène donc à deux remarques : tout d’abord lorsque vous estimez — à juste titre — que sont nécessaires un « rêve » et un « brin d’imagination » (c’est plus qu’un brin à mon avis), vous faites du piano une lecture d’adulte, voire de pianiste déjà expérimentée (même à un petit niveau, ce n’est pas la question). Or ce dont je parle ici, et c’est ma deuxième remarque, c’est le rôle de tout professeur qui est de faire découvrir à ses élèves des richesses dont ils n’auraient jamais, sans lui, soupçonné l’existence. Les élèves qui ne disposent, pour travailler, que d’un clavier électrique, non seulement ne retrouvent pas chez eux (et comment le pourraient-ils) le travail en finesse et en exigence qui leur est demandé en cours, mais n’en voient même plus l’utilité, puisque c’est un monde (tactile, auditif) auquel ils n’ont pour ainsi dire pas accès.

      En d’autres termes, les élèves qui n’ont pas de véritable piano n’ont en général aucune envie de découvrir « le » vrai piano, ni même de progresser d’un point de vue musical ou technique. Circonstance bien souvent aggravée, je parle encore d’expérience, par le contexte socio-familial dont le clavier électronique est indice : une famille dans laquelle l’on ne voit pas l’intérêt de « s’encombrer » d’un véritable piano (j’en veux pour illustration bon nombre de commentaires ci-dessus), tend à être une famille dans laquelle la pratique de la musique est condamnée à rester un vague loisir le plus inoffensif et le moins astreignant possible, plutôt qu’un moyen d’expression à part entière.

      Je ne considère jamais qu’aucun élève (ni aucune personne en général) est condamné à la médiocrité, et j’accepte évidemment dans ma classe les élèves qui ne disposent pas d’un piano ou (même) d’un clavier chez eux. Mais un élève qui parvient à progresser et s’exprimer en partant de ces conditions, réussit en dépit des circonstances, et non grâce à elles — et n’en est que plus digne d’éloges.

    • Tout simplement, je pense qu’il faut vous maintenir à jour sur les évolutions des Clavinova de qualité :

      http://m.youtube.com/watch?feature=...

      Pour illustrer mon expérience et mes débuts en tant qu’enfant sur un piano : mes parents, après les avoir tanné des années pour faire du piano... M’ont enfin écouté à l’âge de 13 ans (soit trop tard pour en faire quelque chose d’intéressant et malgré mes dons et mon oreille musicale), et m’ont acheté un vrai piano acoustique droit d’un niveau tellement nul et jamais accordé, qu’il ne m’était pas possible de travailler correctement (faux et clavier trop mou), et quand bien même je m’y attelait le plus consciencieusement possible... Le son de cette « chose » (achetée uniquement pour son esthétique merisier « style Régence », la belle affaire !) les rebutait tellement qu’ils me demandaient d’arrêter de jouer : encourageant non ? Résultat, j’ai abandonné le conservatoire au bout d’un an (ce n’est pourtant ni la volonté ni le potentiel qui manquaient, mais nous dirons simplement que le « contexte » ne se prêtait pas pour une poursuite de ce projet de faire du piano de maniere sereine et couronnée de succès).

      Je suis maintenant adulte (35 ans) et fais du piano depuis plus de 20 ans maintenant (en tant qu’amateur / en loisir, mais j’aime élever mon niveau et le voir progresser) : je pense que l’instrument ne fait pas tout quand on en commence la pratique, ni même d’ailleurs le pauvre enfant qui constitue un musicien potentiel / en devenir.

      J’aurais adoré pouvoir travailler sur un instrument, même numérique (surtout les derniers « Grand Piano » qui sont de vraies réussites...) qui me permette de progresser et de donner envie à mon entourage de me laisser faire à mes débuts.

      J’ai fait du chant à haut niveau et des tournées qui m’ont permis de faire des passages dans de très belles salles en Europe et aux USA, j’ai pu croiser et « toucher » de merveilleux pianos comme certains Steinway et des Bösendorfer... C’est magique !!!

      J’ai continué de faire du piano en « squattant » des instruments dans des centres de musique, des conservatoires ou chez des amis (une dizaine d’heures par semaine minimum)... Et j’ai beaucoup progressé... Plus que ce qu’on m’aurait vu faire quand j’ai commencé, pour devenir un bon pianiste amateur (j’y prends du plaisir et essaye de communiquer des émotions, là est l’essentiel pour moi).

      Quand j’ai pu enfin m’offrir mon premier piano, la question « numérique VS acoustique » s’est posée, et j’avais un budget de 4000 € à l’époque (il y a 5 ans), ce qui n’est deja pas si mal : j’ai voulu éviter de tomber dans les « vieux démons de mon enfance » et de me retrouver avec un instrument d’étude qui ne me fait ni rêver ni vibrer (même les Yamaha U et autres marques dans ces budgets ne restent que des instruments assez banals à vrai dire). J’ai essayé de nombreux modèles acoustiques dont aucun ne m’a fait envie (sauf bien sûr des modèles hors d’atteinte), puis j’ai rencontré les derniers Clavinova possédant un clavier bois avec la mécanique et les marteaux d’un piano acoustique, échantillonnés sur 5 niveaux à partir du son des pianos de concerts mythiques de la marque... Malgré mes doutes initiaux, cette rencontre fût une révélation, et j’ai adopté cet instrument (Cf. La vidéo du début qui n’est pas qu’une vulgaire pub).

      Je pense qu’un instrument qui donne envie d’y jouer et aux auditeurs d’écouter mérite le respect et un minimum d’intérêt.

      Si j’avais débuté sur un tel instrument... Contrairement à ce que vous en pensez, j’aurais sans doute évolué plus vite, donné envie aux gens (en l’occurence mes parents) de me laisser y jouer... Et tout le monde aurait été heureux comme ça (j’aurais peut être même fait le métier de mes rêves à l’époque - « prof de musique » - plutôt que de devenir « Chef de projets informatique »... c’est intéressant aussi, mais beaucoup moins ’glamour’, mais bon, ça paye efficacement les factures en fin de mois.

      Je reviendrai au piano acoustique, et j’ai déjà prévu une pièce qui accueillera à terme un quart de queue que j’espère pouvoir acquérir rapidement.

      Je sais ce qu’est un piano acoustique, et ce que sont les très beaux pianos acoustiques, et si nome pose la question « acoustique d’étude VS numérique de qualité »... N’oriente sans souci vers le bon numérique « qui va bien » pas les synthétiseurs au clavier de PC...

      Je pense parfois que la communication, le partage et l’ouverture permettent de mieux comprendre les choses et de passer au delà des dogmes et autres idées reçues.

      Bon j’arrête mon roman, et vous souhaite longue route (soyez plus aimables avec ces ’beaufs qui jouent du synthé’ vous verrez ça fera avancer tout le monde, vous y compris).

      Cordialement,

      Un pianiste amateur éclairé mais sans prétention intempestive.

    • Fautes de frappe : « si on me pose la question.... n’oriente... » Je préfère préciser... Sacré IPad pas fait pour écrire des romans ;-)

    • « J’oriente... » IPad de m..... !!! Bonne soirée

    • Bonjour,
      j’ai répondu à votre long commentaire par un long article qui revient sur le sujet (et, j’espère, en fait suffisamment le tour).

      « L’instrument ne fait pas tout », c’est certain. D’ailleurs (ce que j’ai tenté de souligner dans mes commentaires ci-dessus) le contexte familial est plus important que le choix de l’instrument, même si celui-ci est souvent l’indice de celui-là.

      La vidéo vers laquelle vous liez (voici le lien pour les arriérés qui n’ont pas d’iPad :-) ) n’est peut-être pas une « vulgaire pub », mais reste une vidéo promotionnelle — d’ailleurs assez peu convaincante, en ce qui me concerne. Contrairement à vous, celui-là (pas plus que les quelques modèles de luxe que j’ai pu croiser dans des magasins) ne me donne envie ni d’en jouer, ni de l’écouter. Il ne s’agit ici ni d’un dogme ni d’une idée reçue, juste d’un sentiment. Mais je comprends fort bien votre envie d’avoir un instrument qui vous fasse « rêver et vibrer » ; si vous le trouvez dans un Clavinova, tant mieux pour vous (et pour les gens qui vous l’ont vendu).

      Par contre, vous ne pouvez pas ignorer que « faire rêver et vibrer » est exactement le but de tout discours publicitaire ; il ne m’appartient pas de prétendre que c’est la seule raison de votre adhésion à ce produit, ni que vous ne l’auriez pas apprécié tout autant même sans que l’on vous ait dit qu’il s’agit d’échantillons de Bösendorfer sur 5 niveaux etc. ; ce que je me borne à souligner, c’est 1/ qu’il existe une pression industrielle et commerciale colossale pour vendre ces produits un peu partout 2/ qu’il existe entre ces claviers et le piano de nombreuses différences, dont certaines me semblent irréductibles (là encore, je vous renvoie à mon nouvel article), et 3/ que choisir un instrument synthétique plutôt qu’un piano, dans un cadre pédagogique, me semble préoccupant.

      En ce qui me concerne, j’ai connu une trajectoire inverse à la vôtre : avoir fréquenté toutes sortes de pianos (y compris de très grands — à l’exception des Fazioli qu’il me reste à découvrir), m’a amené à me réconcilier avec le piano d’études que j’avais étant enfant (ainsi qu’avec le piano à 1500€ que j’ai depuis une dizaine d’années). Il m’a semblé me rendre compte que n’importe quel piano, même un très grand, a ses défaults, une note trop dure par ci, un retour de touche un poil trop lent par là. Dans beaucoup de cas il s’agit de réglages ou d’entretien ; mais en tout cas c’est _toujours_ à l’instrumentiste d’apprivoiser l’instrument, de composer avec ses faiblesses — sans espérer de miracles évidemment. Si je me trouve dans une salle avec un piano d’étude que je connais bien et un piano à queue qui m’est inconnu, j’aurais certainement tendance à me servir du piano droit (sauf si c’est dans le contexte d’un concert ou d’un cours, auquel cas la question est entièrement différente).

      Ce type d’attachement est, en ce qui me concerne, totalement inexistant dans le cas d’un instrument électronique (excepté peut-être quelques instruments analogiques, comme je l’explique dans mon récent article). Et là encore, je parle d’un sentiment et non d’un dogme — mais avoir des sentiments et des goûts ne doit pas nous empêcher de rester lucides quant aux facteurs culturels, sociaux et politiques qui parfois les sous-tendent.

    • Il y a des gens désireux de s’essayer au plaisir incomparable de la musique qui n’ont pas de piano acoustique ... et il y a des enseignants (M Vil Naze) qui n’ont pas de neurone ... Il faut de tout pour faire un monde !

  • Bonjour.

    La lecture de ces nombreux échanges m’a fortement intéressé et l’on sent véritablement un grand énervement des possesseurs de piano numérique contre M. VILLENAVE.

    L’analyse que je ferais de ces joutes verbales est la suivante : comme souvent, on peut scinder la forme et le fond.

    La forme fait grincer des dents. En effet, le petit ton péremptoire employé dans le texte initial est dérangeant. Heureusement contre-balancé par une légère dose d’humour... Mais cet humour tirant sur le cynisme, la chronique n’en paraît que plus acerbe et son auteur d’une grande suffisance.

    Sur le fond, finalement, Monsieur VILLENAVE ne fait que reprendre ce que de nombreux pianistes pensent, sans en rajouter. Oui, un piano est un instrument de musique. Non, un piano numérique n’en n’est pas un. Beaucoup essaient de convaincre Monsieur VILLENAVE du contraire. D’abord, ce serait comme de convaincre le pape que Dieu n’existe pas. Ensuite, Monsieur VILLENAVE a indubitablement raison : la définition donnée dans les écoles primaires d’un piano est celle d’un instrument à cordes frappées. Pas de cordes, pas de marteaux dans un numérique, CQFD. Un piano numérique n’est pas un piano, c’est tout.

    Pourtant, c’est aussi bien plus qu’un piano : on peut en jouer la nuit ; on peut en régler le niveau ; ça ne se désaccorde jamais ; on peut en changer la nature du son. C’est un super synthétiseur singeant du mieux possible le piano, mais sans en être un.

    Les exemples donnés par analogie dans les commentaires précédents ne m’ont pas convaincu. De mon côté, je pense que les batteurs doivent avoir le même type de débat sur leurs instruments acoustiques et électroniques. Une peau tendue, ça sonne, ça résonne, ça vit. Un pad électronique, niet ! Une peau, ça se tend, ça se rode, ça se change ; un pad, ça finit (comme le do3) à la déchetterie...

    Pour ma part, je ne suis qu’un très mauvais joueur de Clavinova qui, de temps en temps, tapote sur des pianos. Plus exactement, j’ai appris sur le U1 que mes parents avaient acheté pour « décorer leur salon » (!). J’étais enfant et je ne connaissais pas ma chance d’avoir un instrument de cette qualité sur lequel je ne progressais que très laborieusement, faute d’assiduité. Puis, au lycée, j’ai bifurqué vers les musiques modernes, le jeu en groupe et... le synthétiseur dans les années 90. S’en est suivi un total abandon de la musique pendant les études supérieures, puis une envie de m’y remettre il y a 7 ans. Comme beaucoup de gens ici, c’est le budget moindre et la facilité (transport, utilisation en appartement) qui m’ont guidé vers le piano numérique. Sans contrainte, j’aurais certainement acheté un joli quart de queue laqué...

    Je suis absolument ravi de mon instrument. Je m’y suis remis avec beaucoup plus de plaisir que lorsque je faisais mes gammes sur mon U1. Les sonorités (au casque) sont riches et travaillées, à défaut d’être totalement naturelles. Et pourtant, même avec mon niveau sous-Claydermanien, je n’ai véritablement d’émotion (je ne dis pas que j’en donne à mes auditeurs, ce serait bien prétentieux... mais que j’en prends moi-même !) que quand je joue sur un piano à queue (ce qui est peu fréquent... et renforce l’intensité de l’émotion !).

    Là où je ne suis plus du tout d’accord avec M. VILLENAVE, c’est dans sa faculté à pêcher par omission : jamais ne sont évoqués les pianos casseroles, neufs ou d’occasion, impossible à accorder. Et il y en a des palanquées !!! Poignet souple, doigts ronds : même avec une technique d’enfer, ces pianos sont une plaie pour les oreilles et, donc, pour la motivation des jeunes pianistes.

    Et puis, si les pianos numériques n’existaient pas, n’y aurait-il pas pléthore de professeurs de piano au chômage ? Même les plus intransigeants ?

    • Bonjour,

      Vous soulevez ici plusieurs points intéressants, que j’ai tenté de couvrir dans mon article plus récent et plus développé : Piano : la chute d’un empire.

      La question des pianos en déshérence mérite d’être posée (non seulement en termes de qualité du son mais également en termes de justesse des hauteurs). À ce jour, je n’ai pas rencontré de piano si délabré qu’il me fasse regretter de ne pas avoir de clavier électronique sous la main ; il me semble — dans mon ressenti de pianiste en tout cas — que c’est plutôt au niveau du répertoire que la question se joue alors : un piano même délabré peut convenir très bien pour jouer certaines formes de musique populaire (jazz, ragtime) ou même savantes (répertoire de certains clavecinistes, par exemple) ; par contre tenter d’y jouer du Rachmaninov sera une expérience évidemment frustrante ou ridicule — mais guère plus, me semble-t-il, que de tenter la même chose sur un clavier en plastique.

      Votre analogie avec les percussions numériques (en particulier les imitations de percussion à main et en peau, quoique le reste puisse être ausi déplorable) est également très pertinente, comme m’en ont témoigné plusieurs percussionnistes.

  • Bonjour Je dois aller chercher (et donc démonter) un clavinova clp 440. Ou puis-je trouver la notice de montage/démontage ?

  • c’est bizarre, mon numérique me procure plus de plaisir que le Yamaha C3 sur lequel je joue à mon cours de piano....

  • Bonjour,

    Pour ma part j’avais un Clavinova CLP 760 de Yamaha et ne suivais que des cours à domicile. Je n’ai donc jamais pratiqué sur un piano acoustique.

    Après que mon Clavinova ait cessé de fonctionner, j’ai commencé à prendre des cours de clarinette. Mon professeur m’a appris à écouter les harmoniques sur la clarinette mais également sur son piano droit acoustique, écoute dont je n’avais pas fait l’expérience auparavant.

    Ce que j’aimerais savoir, c’est : est-ce que c’est moi qui n’avais pas prêté attention aux harmoniques ou est-ce que c’est mon Clavinova qui techniquement ne les restituait pas ?

    Merci d’avance

    • Je note tout d’abord que votre appareil (d’une vingtaine d’années) a « cessé de fonctionner »... Ce qui illustre combien la durée de vie de ces ustensiles, comme je l’ai souligné, reste sans commune mesure avec celle d’un instrument véritable (indépendamment même des conditions d’entretien).

      Pour répondre à votre question, techniquement, le Clavinova restitue effectivement des harmoniques (sans cela on ne reconnaîtrait même pas que c’est censé être un son « de piano »). Reste à savoir lesquels, et comment.

      Tout d’abord, la quantité d’harmoniques émis par un piano est en corrélation directe (mécanique) avec la façon dont est attaquée la note (le geste de frapper la touche). Les fabricants de claviers électroniques ont cherché à reproduire cette corrélation (roucher dit « dynamique ») de plusieurs façons successives (à l’origine, il ne s’agissait que d’augmenter l’intensité du son, en d’autres termes, monter le volume — c’était probablement encore le cas à l’époque « du » flamboyant Clavinova que vous avez fréquenté et que j’étrille dans mon article) mais cela reste très éloigné du phénomène d’un piano.

      Ensuite, les harmoniques émis par un piano sont fonction non seulement de la touche que l’on actionne, mais également des vibrations sympathiques des autres cordes (particulièrement quand la pédale est enfoncée, mais pas seulement). Là encore, les fabricants se sont employés à imiter ce système mais toujours au moyen d’un compromis : plus vous ajoutez de paramètres dans votre simulation, plus cela demande de puissance de calcul (donc non seulement des composants plus chers mais aussi une latence plus grande entre l’attaque de la touche et la restitution du son).

      Enfin, et c’est là mon point essentiel, les phénomènes acoustiques d’un piano sont singuliers et, pour une part, imprévisibles. Depuis une douzaine d’années que j’invite mes élèves à se concentrer sur le son d’une note grave et à en identifier les harmoniques, je n’ai jamais vu deux pianos qui produisaient exactement les mêmes, ni même suivant la note que je choisissais et la façon dont je l’attaquais. Parfois (pour un do grave) c’est le mi du milieu qui ressort, parfois le sol intermédiaire... et bien souvent il faut attendre quelques secondes avant de le distinguer. Il y a là une espèce d’aventure (ce dont vous avez fait l’expérience vous-même), très éloignée du son pré-enregistré d’un clavier synthétique.

      Non pas qu’il soit vain d’essayer de modéliser le son des instruments : d’un point de vue expérimental, théorique, scientifique, cela a été un champ d’études très riche de ces cinquante dernières anneés. Ce contre quoi je milite est l’industrialisation et la commercialisation de cette modélisation, en particulier l’ahurissante (et efficace, si j’en juge par les commentaires sous le présent article) quantité de baratin-marketing qui accompagne ce nouvel impérialisme. Jouer sur un vrai piano n’est pas la même activité qu’appuyer sur des poussoirs en plastique ; prétendre que le clavier électronique « remplace » avantageusement le piano est à peu près aussi honnête que de vous faire croire que vous savez conduire parce que vous jouez à un jeu vidéo de rallye.

    • En tous cas, c’était un super troll... Affirmer que n’importe quel piano pourri a deux balles est meilleur qu’un Clavinova. Il se trouve que j’ai vu des pianos Chinois dans certains pubs. Bien accordés. Mais à choisir, le Clavinova (je ne parle pas des modèles d’il y a 20 ans, je ne les connais pas). Si vous connaissez les deux (un piano « quasi-gratuit » et un Clavinova dernier cri), pourquoi pas une démo de votre savoir ? Bravo quand même, le troll a marché - même pour moi...

    • Protip : vos phrases seraient plus intelligibles si elles contenaient des verbes. (Ou des mots complets : pour moi une « démo » c’est un jeu vidéo...)

      Par ailleurs, puisqu’il est question de troll (je n’ai pas très bien compris pourquoi), votre strawman pourrait être moins voyant : je n’ai pas dit qu’« un piano pourri à deux balles est meilleur qu’un Clavinova », j’ai dit qu’un piano pourri à deux balles... est un piano. Or, il se trouve que je suis pianiste : je sais me servir d’un piano (même pourri, même « chinois », même à deux balles), alors qu’un Clavinova m’indiffère profondément. (Qu’il s’agisse d’un modèle d’il y a vingt ans ou deux mois — ayant eu l’occasion de tester et subir les uns comme les autres, je puis affirmer que pour apprécier la différence il vaut mieux être un spécialiste de marketing qu’un musicien.)

    • Je passerai sur les remarques hors sujet sur la grammaire (inexactes de plus : démo n’est en rien lié spécifiquement aux jeux vidéo, et les phrases sans verbe font partie de notre langue. Dieu merci.)

      J’aurais surtout apprécié de ne pas lire les mots « protip » et « intelligibles », soit dit en passant : vous n’êtes pas idiot au point d’avoir des difficultés à me lire, donc il n’était pas nécessaire d’aller si loin. Nalon pa comancé sur la gramère frenseise, vou fêt dè tipo com tou le mond.

      Revenons au sujet : Si vous savez vous servir d’un piano, vous saurez vous servir d’un Clavinova, ou d’un clavecin. Bien sûr une petite adaptation sera nécessaire, mais sans aucune comparaison avec l’effort consenti sur l’instrument initial. Mozart n’a-t’il pas appris à jouer sur un clavecin ? Je suppose que le passage au piano lui a pris quelques heures tout au plus.

      Pas la peine d’en faire toute une histoire. Il aurait joué sans doute sur un autre instrument clavier, s’il y en avait eu (au hasard, Clavinova).

      De même, je pense que quelqu’un qui a appris les bases sur un Clavinova passera sans trop de soucis au piano (s’il le désire vraiment : ce n’est pas facile - voire impossible - en appartement (1) ). Le point principal de mon post précédédent, s’il n’était pas clair, consistait à dire qu’une sonorité de Clavinova (voire la sensation au toucher) peut être supérieure à celle d’un mauvais piano (premier en enfer vs dernier au Paradis).

      Enfin, mon point de vue (qui diffère du vôtre - acceptez au moins cela) est qu’il vaut mieux vaut jouer du Clavinova que de jouer sur un mauvais piano. Ou pire : de ne pas jouer du tout.

      Prétendre « jouer » des morceaux jamais joués par leurs compositeurs (vous me comprendrez), ou ceux qui ont été écrits sans indication d’instrument (vous comprendrez aussi), est un non-sens : Qui peut dire que leur idée était d’entendre *votre piano pourri« , voire »piano moderne" (je veux dire différent de ce que le compositeur connaissait d’oreille) ? Seriez-vous plus stricts que Bach et Mozart ? Pour moi, ils étaient ouverts aux « nouveaux instruments ». Passer allègrement de l’orgue au piano au clavecin montre une ouverture d’esprit digne de leur génie. Comment considérez-vous « l’Offrande » de Bach ? Piano ? Clavecin ? Voire orgue ?

      Restons donc sérieux une seconde.

      Vous êtes professeur, soit. Parfait. Bravo. Un petit job sympa je suppose. En tous cas loin des concerts. Pourquoi ne pas écrire un truc sur la différence entre un piano « pourri » et un queue de concert ?

      Au fait, puisque vous n’aviez pas compris le mot « démo », J’attends toujours une démonstration de vos doigts sur votre vieux piano, si vous ne l’aviez pas compris. Je suis certain que quelqu’un se permettra de vous rejouer sur un autre appareil...

      Bruno.

      (1) : Interdiction durant mes 10 années vécues à Tokyo. Essayez de penser « tatami ».

    • Merci pour votre effort de rédaction ; je comprends mieux maintenant ce que vous vouliez dire.

      Vous faites ici intervenir deux sortes de considérations : la pratique du jeu instrumental, et sa justification acoustique/esthétique. Je vais tenter d’y répondre dans l’ordre (encore que mon article déjà cité les traite déjà en détail), non seulement de par mon expérience d’enseignant mais également par ma fréquentation assidûe (eh oui) des pianos « de concert ».

      Un pianiste peut apprendre à jouer du clavecin tout comme un flûtiste peut apprendre à jouer de la clarinette ou un trompettiste, du tuba : il suffit d’oublier tout ce que l’on sait, et de repartir de zéro. Ce sont simplement deux instruments différents (même si certains modes de fonctionnement se ressemblent lointainement). Dans le cas du clavier électronique c’est toutefois un peu différent car la nature des compétences mises en œuvre est sans commune mesure : d’où ma comparaison entre un jeu vidéo de voitures, et la conduite d’un véritable véhicule.

      J’en viens maintenant aux considérations esthétiques.

      • -> Jouer un quatuor de Haydn avec quatre saxophones à la place des cordes, ne me pose aucun problème : il s’agit très clairement d’une transcription, d’une réinvention de l’œuvre (qui, dans bien des cas, ne s’en porte pas plus mal).
      • -> Jouer du Bach ou du Scarlatti au piano, se pratique couramment (pour notre plus grand bonheur) mais pose un problème plus gênant (particulièrement du point de vue des clavecinistes, et je les comprends) : c’est un marqueur d’hégémonie culturelle, et de négation de l’histoire. Le grand public est beaucoup, *beaucoup* trop habitué à entendre Bach joué au piano (notamment à cause de la force de frappe des marchands de disque, j’en veux pour exemple l’hystérie qui s’est créée autour des enregistrements de Gould) à tel point que c’est lorsqu’on le joue au clavecin que cela devient exotique.
      • -> Cependant là encore, jouer du Chopin sur un clavier électronique pose un problème spécifique : c’est qu’il ne s’agit pas d’une réinvention mais d’une contrefaçon : loin de le traiter comme un « instrument nouveau », on joue avec un faux son « de piano »... et l’on s’emploie à donner l’illustion à l’exécutant (un élève dans la plupart des cas) que la technique qu’il met en œuvre est une technique de pianiste, ce qui n’est absolument, absolument pas le cas. Il ne me dérangerait pas du tout d’entendre du Chopin joué sur un synthétiseur Korg avec un son ouvertement électronique (on ré-arrange bien des symphonies classiques en chiptune 8-bits) ; cependant ce n’est pas du tout le cas ici. Sous l’intitulé (purement publicitaire) de « piano numérique », le clavier électronique est vendu en tant que concurrent ou successeur du piano, et bon nombre de gens marchent dans la combine.

      Ce qui précède est le point que je me suis attaché à démont(r)er dans le présent texte : un piano « pourri » est comparable à un piano « de concert » (au sens que l’on peut les comparer, jouer dessus et voir ce qu’il est possible d’en tirer), alors qu’un piano — quel qu’il soit — n’est pas comparable avec un clavier électronique — quel qu’il soit — : ce n’est tout simplement pas le même instrument, pas la même technique (et, j’ajouterai, pas le même contexte culturel ni la même démarche artistique).
      Cette dichotomie, irréductible, s’apprécie par le son (quoique de façon très accessoire, et c’est la raison pour laquelle il est parfaitement inepte de demander « une démo »), par la pratique, le toucher, la technique, le ressenti... ainsi que, puis-je ajouter, par un certain bagage culturel. En tant que pianiste, je sais m’exprimer avec un piano (y compris en affrontant ses faiblesses lorsqu’elles ne sont pas rédhibitoires : notes manquantes etc.), alors qu’un clavier électronique ne me permet strictement rien.

      Sauf, éventuellement, d’imiter la corne de brume si l’échantillon est disponible. Au moins, c’est marrant.

    • Merci de votre de réponse,

      A défaut d’être correcte (pour moi), elle est biaisée :

      • Je ne pense pas que Mozart ait oublié le clavecin, son instrument d’origine. Il est vrai (je me répète) que c’était un génie, alors son passage au piano a du être quasi-instantané - non, ni vous ni moi n’en sommes là. Il aurait composé beaucoup jusqu’à la fin sur un clavecin, soit dit en passant. Alors ? Une composition pour « piano-forte » de l’époque imaginée avec l’aide d’un clavecin, donne quoi aujourd’hui ?
      • Les premiers piano-forte ne sonnaient pas pas comme nos pianos d’aujourd’hui. Ne réagissaient pas non plus comme eux. Mais j’espère mieux que nos pires productions de « claviers mécaniques » (j’appellerais ainsi les mauvais pianos). En fait les premiers piano-forte sonnaient plus comme une harpe ou un clavecin (je ne peux confirmer, je n’en ai jamais entendu - source Wikipedia). Donc même Mozart ne devrait pas être joué sur un piano moderne ? Alors qui jouer sans erreur ? A partir de Chopin ?
      • Apprendre à jouer du clavecin à partir du piano est simple : Le doigté est acquis, seule la nuance est à ignorer. N’importe-qui saurait le faire en quelques minutes (les très bons - Mozart - le feront dans l’autre sens). Beethoven était maître en orgue aussi (qui implique un doigté très différent, comme vous le savez). Bref, ils n’en faisaient pas une histoire comme vous.
      • Bach. Voilà un autre soucis. Pour quel instrument a-t’il composé « l’Offrande » ? Sachant que la mélodie a été jouée sur un piano par l’Empereur ? Je doute qu’il ait donné une réponse pour clavecin. Mais ni vous ni moi ne répondrons vraiment. Gould joue du piano *moderne*, je ne pense pas que c’est un truc qui ferait se retourner Bach dans sa tombe. Vous non plus je suppose.
      • « pour notre plus grand bonheur ». En quoi ? Le clavecin est magnifique aussi, et le terme utilisé semble impliquer qu’il est mieux d’écouter une musique sur piano que sur clavecin. Là je ne serai pas d’accord.
      • Vous connaissez sans doute le test de Turing. Appliqué au piano, ce deviendrait : « Si en écoutant une musique, vous ne faites pas la différence entre un piano et une version électronique, etc... (vous connaissez la conclusion) »
      • Le terme « bagage culturel » me semble inapproprié. Voire choquant.
      • « corne de brume ». Je me doutais que vous sortiriez un truc comme ça, mais je n’avais pas pensé à la corne de brume, j’avais pensé pire :)

      Cordialement.

      Bruno.

      PS. Votre déni de démo de votre savoir est intéressant. J’y vois une certaine peur : En effet, par définition, le piano est audible pour tous. Un Clavinova, non. Il se trouve que vous voulez garder votre joué pour vous même. C’est intéressant. La preuve par la parole/théorie ne vaudra jamais une preuve par l’expérience (qui seule fait la différence - d’où le LHC). Donc montrez-nous votre piano (et non, ce n’est pas un concours du meilleur pianiste, loin de là - il y a toujours un meilleur que soi).

    • Vous soulevez ici quelques questions intéressantes (quoiqu’on s’éloigne du sujet).

      La distinction piano/clavecin à l’époque était beaucoup moins prononcée qu’aujourd’hui, puisque les mécanismes du piano n’étaient pas encore standardisés et pouvaient varier énormément. Pendant plusieurs décennies les compositeurs ont écrit indifféremment pour l’un et pour l’autre afin d’être diffusés le plus largement possible (de même que quelqu’un qui écrit une partition pour euphonium rajoutera volontiers sur sa partition « euphonium ou tuba ou saxhorn »). Cela n’empêche pas que le clavecin et le piano (surtout le piano actuel) sont deux métiers absolument différents et que — non — l’on ne passe pas de l’un à l’autre sans une sérieuse remise à plat.

      Mon hypothèse personnelle en ce qui concerne Mozart (elle est également valable pour Haydn dans une moindre mesure) est qu’il n’aurait jamais été « Mozart » s’il était resté pur claveciniste — il n’y a qu’à voir la différence d’écriture avec Rameau ou Scarlatti pour s’en convaincre. Mozart a eu la chance de grandir exactement au moment où se développaient les premiers pianos dignes de ce nom (même si stricto sensu ils sont à nos pianos ce que Néanderthal est à Homo sapiens), et les possibilités de gestes dramatiques (pour ne pas dire romantiques) autorisées par cet instrument ont nourri son langage tout entier.

      Alors certes, cela pose un problème au pianiste moderne, puisque nous détestons à peu près tous (sauf quelques originaux comme Badura-Skoda) jouer du Mozart ou du Beethoven sur des pianos d’époque : nous avons trop en tête (et dans les doigts) le piano moderne pour nous satisfaire de l’instrument d’alors, avec ses limitations innombrables. Il faut cependant prendre les choses dans le bon sens : c’est précisément pour pouvoir jouer mieux Mozart et Beethoven, que les instruments ont évolué ! Les limitations techniques étaient en effet bien plus dues à une technique balbutiante qu’à un hypothétique choix artistique : il s’agissait d’un instrument tout nouveau, que les facteurs n’ont commencé à vraiment maîtriser qu’à partir de 1810-1820. (Dans le même ordre d’idée, aucun corniste aujourd’hui n’irait s’amuser à jouer du Brahms sur un cor sans piston.)

      Vous dites : « le terme utilisé semble impliquer qu’il est mieux d’écouter une musique sur piano que sur clavecin ». Ce n’est pas ce que je voulais dire, mais votre interprétation montre à quel point nous parlons de choses différentes : je ne parlais pas d’écouter mais de jouer. Et c’est exatement la raison pour laquelle une « démo » enregistrée n’aurait aucun sens : vous parlez de simple rendu sonore — ce que je nomme le son en boîte — alors que je vous parle des possibilités d’expression, du ressenti du pianiste, de l’immédiateté entre le contact avec l’instrument et la production du son (immédiateté au sens d’absence de médiation technique dématérialisée, cf mon autre article).

      Et c’est en cela que le « bagage culturel », oui, possède une grande importance : nous sommes habitués à un son de studio extrêmement stéréotypé, que les fabricants de claviers électroniques s’évertuent à cloner en prétendant que c’est ce qui fera de leurs produits de « grands pianos »... mais seule la fréquentation, non seulement d’enregistrements sonores très variés et de toutes époques, mais aussi et surtout d’instruments réels (physiques) de toutes sortes et de tous niveaux (pas seulement le sempiternel Steinway loué par la salle Pleyel) permet d’apprécier ce qu’est le piano dans sa diversité.

    • > Mon hypothèse personnelle en ce qui concerne Mozart (elle est également > valable pour Haydn dans une moindre mesure) est qu’il n’aurait jamais été > « Mozart » s’il était resté pur claveciniste

      Oui, en effet. Il a composé pour du « piano-forte ». Toutefois, il a appris a jouer de ses doigts sur clavecin, et (apparemment) a toujours eu un clavecin à la maison, y-compris pour ses compositions pour le « forte ». Il est possible que je me trompe la dessus, les histoires ne sont pas toutes concordantes concernant ce génie.

      > pour pouvoir jouer mieux Mozart et Beethoven, que les instruments ont évolué

      Oops. Je ne comprends pas. Vouloir jouer « mieux » ce que les compositeurs avaient en tête ? Sur un instrument différent donc ? Parfait. Le prochain sera votre ennemi, un pas de plus :)

      > je ne parlais pas d’écouter mais de jouer

      En effet : Si je joue, ce n’est pas pour moi. Je veux que d’autres m’écoutent. Sans cela, je ne jouerais rien, ne danserais pas, et même fermerais ma bouche... Voire n’écrirais plus sur votre blog.

      On ne joue que si quelqu’un écoute.

      Pour le reste, je suis d’accord avec vous. Sauf pour votre refus de nous montrer (nous faire écouter) votre savoir. Encore une fois, parler est gentil, mais encore faut-il parfois *prouver* nos paroles, quand quelqu’un n’est pas d’accord. Sinon, nous discuterons de ce sujet pendant 100 ans sans nous mettre d’accord.

      Bravo quand même pour ce post fructueux (pour moi meilleur que le suivant).

    • Rien à voir (ou pas directement) avec le sujet qui fâche... mais votre remarque :

      Dans le même ordre d’idée, aucun corniste aujourd’hui n’irait s’amuser à jouer du Brahms sur un cor sans piston.

      me fait réagir.... eh bien si, figurez-vous ! (mais je ne vous apprends certainement rien...). Le trio pour cor naturel (le terme est du compositeur), violon et piano sonne merveilleusement bien sans ces fameux pistons (introduits vers 1840) qui égalisent toutes les notes ; Brahms lui-même, après avoir entendu son trio a déclaré préférer de beaucoup le cor naturel à celui avec pistons. Et je ferais ici le parallèle avec le sujet du fil, autant un clavinova est aussi lisse dans sa sonorité générale qu’un billard, autant un vrai piano possède des inégalités qui sont inimitables... et c’est -à mon sens- ça qu’on nomme... une âme...

    • Bonsoir Bernard,
      je m’en remets à votre expertise ; ce n’est effectivement pas innocemment que j’avais choisi l’exemple de Brahms car ce trio me semble constituer un « cas limite », tant la partie de cor est difficile (à plus forte raison au cor naturel). L’évolution du langage esthétique, harmonique et mélodique, justifie (voire, nécessite) dès cette époque l’apparition d’instruments chromatiques — que Schumann ne rechigne pas à utiliser, d’ailleurs.

      Alors certes, il est possible d’arguer (si j’ai bien compris) de ce que le cor naturel — au contraire des pianos du XVIIIe siècle — est déjà un instrument mature et abouti, et en cela ma comparaison est effectivement incorrecte.

      Cependant je pourrais émettre l’hypothèse que le choix de Brahms relève ici d’un archaïsme volontaire : d’abord parce que cela lui permet de convoquer l’imaginaire « champêtre » attaché à l’instrument (et de s’inscrire ainsi dans la filiation du premier romantisme allemand), mais aussi et surtout parce qu’il s’emploie manifestement à pousser aussi loin que possible les limites de l’instrument. J’entends par là moins les limites techniques que la recherche formelle consistant à faire correspondre son langage harmonique sophistiqué (chromatique, tonal « élargi », etc.) à une écriture instrumentale limitée aux harmoniques naturelles et corrections de la main droite.

    • Bonsoir Valentin,

      L’évolution du langage esthétique, harmonique et mélodique, justifie (voire, nécessite) dès cette époque l’apparition d’instruments chromatiques

      Je plussoie, mais que ce soit Brahms ou Schumann, même s’ils reconnaissent l’évolution des instruments (ici le cor, dans son évolution la plus notable) regrettent souvent cette « égalité » dont je parlais plus haut... Brahms la qualifie de « froideur », même si, par nécessité il va écrire -en ce qui concerne le cor- de plus en plus pour les instruments à pistons, mais -et c’est important- il va toujours conserver dans ses symphonies une partie de cor réservée au cor naturel (en général un troisième cor). Par ailleurs, les cornistes seront encore longtemps dans l’obligation de devoir jouer indifféremment le cor naturel et le cor à piston. Un exemple qui nous touche de plus près est celui de la « Villanelle » de Paul Dukas, composée en 1906 pour le concours final de la classe de cor, il indique, pour les 50 premières mesures « sans les pistons ». Mais, et en cela vous avez raison, il privilégie ici, comme Brahms le fait -partiellement- pour son trio, l’effet romantique, champêtre de la mélodie, d’où l’emploi du cor naturel.

  • Bonjour, est ce que vous pensez que le numérique n’égalera jamais le piano à cordes ? est ce que vous pensez que les numériques ne sont pas des instruments de musique ? (comme le pense ma prof de piano)

    • Bonjour,
      je ne crois pas avoir dit que les claviers électroniques ne sont pas des instruments de musique ; après tout, beaucoup d’objets sont des instruments de musique (même une boîte de conserve, à la limite, si on la met entre les mains d’un percussionniste très talentueux).

      Ce que je dis, en revanche, c’est que les claviers électroniques sont irrémédiablement différents d’un véritable piano avec des cordes à l’intérieur. Je dis « différents » pour ne pas avoir à dire « inférieurs » : en tant que pianiste, évidemment je ne peux que penser qu’ils sont inférieurs... mais si vous demandez à un claviériste (par exemple dans le domaine du rock/variété) il vous répondra sûrement d’une autre façon que moi : ce sont deux métiers distincts et qu’il ne faut pas confondre.

      Certains claviers électroniques « historiques » (le Fender, le Rhodes, le Wurlitzer etc.) ont un charme incontestable — précisément parce qu’ils ne tentent pas de se faire passer pour un piano. Ce sont d’ailleurs, en général, des instruments analogiques plutôt que numériques. (Je maintiens donc ma critique du Clavinova...)

      J’ai répondu en détail à toutes ces questions dans un autre article beaucoup plus long et développé : Piano : la chute d’un empire.

    • Valentin, je m’incline bien bas devant l’inégalable niveau de votre mauvaise foi qui ne peut rivaliser qu’avec votre côté buté ! Bravo, vous m’aurez appris qu’un « non humain » peut se faire passer pour un enseignant et que quelqu’un refusant d’accepter la définition des termes élaborée par les académiciens peut tenter d’imposer son point de vue (sectaire) aux gens tentant d’échanger intelligemment avec lui ... PS : Avez vous pris la peine de continuer à feuilleter votre dictionnaire, êtes vous arrivé à la lettre « N » ? Il existe un terme vous concernant tout particulièrement : NOMBRILISME ... Allez, encore quelques efforts vous atteindrez bientôt le mot « Piano » avec son extension « Piano Numérique » ou « Piano électronique » (ce n’est , effectivement pas la même définition que celle de « Piano acoustique ») ... Et oui, le terme de piano utilisé seul est, en soi, réducteur, nous ne somme plus au 18e siècle ... La langue, comme la musique, comme les techniques de fabrication, évolue !! Au grand dam des conservateurs extrémistes ... désolé pour vous mais, en soi, c’est une bonne nouvelle, il vous reste des choses à apprendre !! Mais ... comme je plains vos élèves (s’il en reste encore !)

    • Wow, six commentaires en une soirée pour me traiter de naze ? J’apprécie l’attention, mais, comment dire... get a life, en quelque sorte.

  • Bonjour,

    Donnez son avis sur tel ou tel instrument est une chose, quel que soit l’avis, il peut être entendu et accepter facilement. Mais considérer tous ceux qui ont un avis différent de très haut est plutôt insultant. Hors c’est exactement ce que vous faites dans votre billet : insulter ceux qui pensent autrement. Les enfants qui veulent apprendre la trompette ou le trombone, on leur fait acheté aujourd’hui une trompette ou un trombone en plastique. Avez-vous le même avis tranchant sur la question ? (pour info Alison Balsom a commencé sur une trompette en plastique et parcours aujourd’hui les grandes salles de concert du monde, avec une vraie trompette... sic).

    Je suis aussi formateur de métier et si vous tenez les mêmes propos négatifs face à vos apprenants, je plains les parents et les apprenants. C’est anti-pédagogique. De plus, les instruments que vous critiquez ici sont utilisés par des professionnels, nombreux et autrement plus connus que vous, que ce soit pour la composition, l’enregistrement ou la scène. Navré donc de vous décevoir avec cette vérité : non, tous les autres ne sont pas des imbéciles. Cordialement, Thierry

    • Bonjour Thierry,
      vous vous méprenez sur le sens de mon propos. Si quelqu’un mérite d’être méprisé (et, pourquoi pas, insulté), ce sont les prescripteurs au service des industriels — publicitaires, agents médiatiques etc. — qui, habilement, sont parvenus à faire passer des claviers électroniques pour des pianos. De surcroît, ce processus a pu prendre place avec d’autant plus d’efficacité qu’il intervient dans un contexte de dépréciation de la culture savante et de redéfinition des liens familiaux, comme j’ai essayé de l’évoquer dans cet article plus long que je vous invite à lire avant de poursuivre éventuellement cet échange.

      Vous évoquez les cuivres en plastique : je pense que la comparaison ne fonctionne pas, car ce sont des instruments dont l’embouchure, le fonctionnement et la prise en main (à l’exception du poids) sont absolument identiques aux « vrais ». Un équivalent dans le domaine du piano serait par exemple le mini-piano Klein : moins large qu’un piano mais doté d’un vrai clavier, pédalier, mécanisme à double-échappement, on reste dans la famille des instruments à cordes et à percussion (là où un clavier électronique ne relève ni de l’une ni de l’autre).

      Votre discours lui-même ne me semble pas exempt de présupposés idéologiques. « Des professionnels » -> comment définissez-vous ce mot ? Je ne connais aucun concertiste qui (sauf lors d’opérations publicitaires grassement sponsorisées) donne des récitals sur un clavier électronique. Quand bien même ce serait le cas, être « connu » n’est évidemment pas un gage d’intégrité artistique.

      Quant au caractère « anti-pédagogique » qui, selon vous, s’attache à tout « propos négatif », il est certain qu’aucun professeur digne de ce nom ne peut se permettre d’ignorer le contexte de chaque élève (vous ne m’en voudrez pas si je parle de « professeur » et d’« élèves » plutôt que de « formateur » et d’« apprenants ») ; apprendre le piano dans de bonnes conditions nécessite, hélas, d’avoir de l’argent, de la place, du temps et un cadre familial épanouissant. Mais cela ne m’empêche pas de contester le soi-disant avantage d’un clavier électronique dans ce domaine : le gain économique est quasiment nul et l’encombrement (en surface au sol) n’est pas si différent. (Et de fait, j’ai pu constater que la grande majorité des familles de classe moyenne qui décident d’acheter un clavier électronique plutôt qu’un piano, ne le fait pas par nécessité mais par choix.) Reste la différence de volume sonore qui est, elle, bien réelle : mais j’y vois moins une contrainte que le signe de ce que beaucoup de pratiques culturelles quotidiennes deviennent indésirables au sein de notre société (voire au sein des familles, car ce sont parfois les parents eux-même qui incitent leur enfant à « jouer au casque »).

      Donc oui, pour toutes ces raisons le Clavinova® demeure, en dernière analyse, un anti-piano. Cela ne veut pas dire qu’il ne puisse pas apporter beaucoup de bonheur à beaucoup de gens (et même, peut-être, à des musiciens claviéristes). Mais en tant que pianiste et professeur, je ne saurais trop le déconseiller à quiconque veut sincèrement découvrir la pratique du piano.

  • Bonjour Quel piano droit relativement peu cher et de bonne qualité me recommenderiez vous ?

    • Bonjour,
      vu le prix des pianos neufs aujourd’hui, je vous recommande d’acheter d’occasion. À partir de là, tout dépend de l’usage que vous souhaitez en faire. Pour ma part, je préfère souvent me tourner vers les pianos de fabrication japonaise ou sud-coréenne, car même si ce sont des instruments assez impersonnels, la mécanique est en général assez fiable (et j’ai besoin de pouvoir compter sur un retour de touche suffisamment rapide). Yamaha, Kawai, Young Chang, sont les fabricants les plus communs en France.

      Vous pouvez cependant préférer des instruments plus intéressants artistiquement, de fabrication française ou allemande par exemple (mais dans ce cas c’est un peu la loterie). Je n’ai pas de conseil spécifique à vous donner, c’est un peu comme si vous me demandiez de quelle façon vous faire couper les cheveux ! Évitez cependant les très vieux modèles de l’ancien bloc soviétique, qui vieillissent en général assez mal.

      En ce qui concerne les vendeurs, les magasins de piano pratiquent des prix tout simplement absurdes donc je vous conseille de les éviter autant que possible. Cherchez plutôt, par exemple, un accordeur de pianos qui vend quelques instruments d’occasion mais dont ce n’est pas le business principal. Ou encore, les petites annonces à l’accueil du conservatoire le plus proche de chez vous : on trouve souvent d’excellentes transactions auprès de simples particuliers (par contre n’oubliez pas de tenir compte du prix du déménagement, qui sera à votre charge).

      Bon courage à vous !

    • Merci pour votre réponse ! Pensez vous qu’un piano steinway des années 40 (pas révisé depuis au moins 10 ans) soit intéressant après accordage. Je paierais seulement la rénovation étant donné que ma piano appartient à ma grand-mère.

    • Tout dépend de quelle façon il a vieilli (dix ans, ce n’est pas grand-chose, je m’inquièterais davantage des décennies précédentes). Comme vous le savez sans doute, Steinway est une marque très, très prestigieuse donc il s’agit peut-être d’une véritable pièce de collection — ce qui ne garantit pas pour autant que ce soit intéressant d’un point de vue musical. Mais si le mécanisme a bien vieilli (pas trop bloqué par l’humidité), que les marteaux ne sont pas trop usés (cela se change, mais à quel prix) et que le son vous paraît correct, c’est indéniablement une chance qu’il faut saisir. Bon courage à vous !

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